Irak - Sortir du piège de la guerre sans fin

Publié le par Laute Alain

Dessin de CHARB sur internet. Comme quoi les traditions demeurent avec Hollande et l'OTAN.

Dessin de CHARB sur internet. Comme quoi les traditions demeurent avec Hollande et l'OTAN.

Encore une fois, qu'est-ce qu'on va faire dans cette galère ?

Laisser les mains libres aux américains c'est faire courrir des risques suplémentaires à tout le monde. Depuis que la France est retourner se fourvoyer dans l'OTAN, nous ne sommes plus maitre des opérations sur le terrain. Nous n'aurions jamais dû aller nous fourvoyer en Irak. D'autres solutions, plus durables, plus acceptables par les peuples en présence devaient prendre l'ascendant sur l'envie américaine d'en découdre avec tous les barbares de la terre.

Le soutien aux causes justes d'accord, mener la guerre à leur place est une nouvelle erreur. C'est aussi l'aveux d'impuissance de la diplomatie américain et européenne. On tape dans le tas et on verra après. Ils espèrent tous que dans le climat de l'après 7 janvier et 17 février 2015, à Paris et Copenhague, que les peuples approuveront les interventions militaires de la coalition autour de l'OTAN et de l'Amérique sans plus se poser de question.

Pour ma part je partage le communiqué publié par le PCF le 14 janvier au lendemain de la décision de l'Assemblée Nationale.

Je le reproduis ci-dessous.

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"Les parlementaires ont débattu hier, 13 janvier, de la poursuite de l’intervention militaire française en Irak. Ce débat suivi d’un vote est intervenu dans le contexte douloureux que connaît le pays depuis les odieux massacres des 7 et 9 janvier 2015 à Charlie Hebdo et au supermarché casher de la Porte de Vincennes. La participation de la France à l’action de la coalition internationale sous commandement américain, lancée en septembre dernier, pose question.

La détermination des communistes à stopper l’influence et la violence des groupes armés islamistes est sans équivoque. Le peuple de France dans toutes ses composantes et tous les habitants de notre pays doivent vivre en sécurité.

Dire aujourd’hui que désormais « la France est en guerre sur son propre sol » et que notre réponse doit être deprolonger l’intervention militaire en Irak est irresponsable et dangereux. Cette vision nous précipite dans le piège tendu par les intégristes. Eux veulent la guerre généralisée, le prétendu « choc des civilisations » ; nous, le peuple de France, voulons une société de libertés, de solidarité et justice sociale, laïque, fraternelle et un monde de paix.

C’est ainsi qu’il faut entendre la mobilisation et l’union des citoyens dans tout le pays et rester « fidèles à l’esprit du 11 janvier 2015 ». C’est pour cela qu’aujourd’hui la France par sa voix officielle devait avoir le courage, comme elle l’eut en mars 2003 devant tous les États et nations du monde, de dire non à la poursuite de la stratégie de « guerre contre le terrorisme » telle qu’elle est menée sous l’égide des Etats-Unis depuis des années en Afghanistan, en Irak, en Libye.

Quels résultats ont été obtenus en 4 mois en Irak ? Quels sont les objectifs de cette intervention militaire ? Et surtout quelles sont les initiatives politiques envisagées par le gouvernement pour ramener la paix et la stabilité dans la région ? Questions qui sont demeurées sans réponse.

La stratégie de « guerre au terrorisme », cette « guerre sans fin » lancée par la présidence américaine au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à New York est en échec patent. Toute action militaire occidentale et étrangère répond à la tactique des « djihadistes » et les confortent : c’est la leçon qu’il faut tirer lucidement de ces dernières décennies.

La politique de l’OTAN a produit les résultats strictement inverses à ceux affichés. En réalité, elle alimente ce fléau. Depuis 2001, les foyers de « djihadistes » ont été multipliés par 13 dans le monde, elle renforce les réseaux intégristessans s’attaquer à la racine du problème : les causes, les soutiens actifs et les facteurs qui nourrissent leur développement ; hier soutenus et aujourd’hui bombardés, les intégristes servent de sombres calculs parce qu’ils ne représentent aucune alternative, broient tout espoir et aident à maintenir l’oppression.

Cette politique aggrave la déstabilisation du Proche-Orient et de l’Afrique de l’Ouest ; en Europe, elle leur permet de capter une jeunesse en désespérance, en rupture sociale, qui passe allègrement de la violence de la délinquance à la violence du fanatisme sectaire.

Nous devons changer de politique extérieure en contribuant au soutien – y compris matériel mais sans intervention extérieure – aux forces démocratiques kurdes et irakiennes qui combattent l’OEI, aussi bien qu’aux solutions politiques et diplomatiques sous égide des Nations unies et élaborées par l’ensemble des États de la région. Et dans ce cadre, la France doit soutenir sans plus tarder l’exigence de la sortie du PKK et du PYD des listes des organisations terroristes de l’Union européenne.

Dans un monde interdépendant, la sécurité des uns dépend de la sécurité de tous, et nous avons besoin d’une stratégie globale avec des réponses politiques, sociales, économiques, diplomatiques et pas seulement militaires. Il est temps de s’attaquer aux racines du fondamentalisme, au terreau de la pauvreté, des inégalités, des dominations et violences sur lequel grandit l’obscurantisme."

Communiqué du Parti communiste français
Article tiré du PCF  le 14 janvier 2015

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Voici notre engagement sur le "théâtre" des opérations.

"La France a engagé lundi son porte-avions Charles-de-Gaulle dans les opérations de la coalition internationale contre le groupe Etat islamique (EI) en Irak, a-t-on indiqué dans l’entourage du ministre français de la Défense, confirmant une information du Parisien.

Le quotidien rappelle au passage l'étendue du dispositif français dans la région: neuf Rafale, six Mirage, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 et un appareil ravitailleur C-135 basés à Al-Dhafra (Emirats arabes unis) et en Jordanie. Auxquels s'ajoute la quarantaine d'officiers français apportant de l'aide stratégique à l'armée irakienne dans le cadre des ripostes contre l'EI.  

«L’intégration du Charles-de-Gaulle dans l’opération français Chammal en Irak débute ce matin», a déclaré un membre de l’entourage de Jean-Yves Le Drian qui s’apprêtait à rejoindre le porte-avions armé de douze Rafale.  Les premiers avions de chasse Rafale ont décollé en début de matinée du Charles-de-Gaulle, qui croise à 200 kilomètres au nord de Bahreïn dans le Golfe, en direction de l’Irak. Ils devaient rejoindre leurs objectifs en une heure et demie de vol environ, soit deux fois moins que depuis la base d’Al-Dhafra, aux Emirats arabes unis, qui est utilisée par l’armée de l’air française.

Le Charles de Gaulle, parti le 13 janvier de Toulon pour une mission d’environ cinq mois, sera engagé pendant plusieurs semaines dans le Golfe, au côté du porte-avions USS Carl Vinson, dans le cadre de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis, a-t-on indiqué de source militaire française. Le porte-avions poursuivra ensuite sa route vers l’Inde. Véritable base aérienne flottante, le porte-avions est accompagné d’un sous-marin nucléaire d’attaque, d’une frégate de défense anti-aérienne (Chevalier-Paul) et d’une autre anti sous-marine (le bâtiment britannique Kent), ainsi que d’un pétrolier ravitailleur, soit quelque 2 700 marins embarqués, dont 2 000 pour le seul porte-avions. Des images du porte-avions prises à Toulon le 13 janvier, lors de son appareillage :

Depuis la mi-septembre 2014, les avions de chasse français ont effectué une centaine de missions de reconnaissance et autant de missions de frappes en Irak, en appui des forces irakiennes et des peshmergas kurdes qui combattent l’EI sur le terrain, indique-t-on dans l’entourage du ministre. La France est ainsi, avec l’Australie, l’un des principaux contributeurs militaires de la coalition de 32 pays partenaires contre l’EI, loin toutefois derrière les Etats-Unis qui réalisent le gros des opérations.

La coalition a mené depuis août 2014 plus de 2 000 frappes en Irak et en Syrie. Les chasseurs français interviennent côté irakien uniquement, Paris estimant qu’un engagement en Syrie pourrait renforcer le régime de Bachar al-Assad face aux rebelles et aux islamistes. La campagne de bombardements vise à ralentir l’EI dans sa course l’EI en détruisant dépôts de munitions, véhicules et puits de pétrole, force de frappe financière du groupe jihadiste.

LIBERATION avec AFP

Publié dans Politique

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