EDF aggrave la casse sociale

Publié le par Laute Alain

Ces casques ne protègent pas contre les suppressions de 3900 postes

Ces casques ne protègent pas contre les suppressions de 3900 postes

Energie. EDF aggrave la casse sociale

 

Marion d’Allard Vendredi, 3 Février, 2017 L'Humanité

La direction de l’énergéticien a annoncé jeudi une baisse de 6 % des effectifs entre 2017 et 2019.

«La direction, aux ordres d’un ministère de l’Énergie devenu fou, acte une nouvelle fois la négation de ce qui a fait l’ADN d’EDF et du service public depuis 1946. » Philippe Page Le Merour, délégué syndical central CGT et membre du comité central d’entreprise (CCE) de l’énergéticien, ne décolère pas. Jeudi matin, la direction a annoncé la poursuite et l’intensification d’un vaste plan de suppression d’emplois prévoyant, « entre 2017 et 2019 », la suppression de « 6 % des effectifs » : 3 900 postes. Une nouvelle phase de destruction d’emplois qui aggrave celle déjà annoncée l’an dernier et qui a abouti à la disparition de 2 000 postes en 2016.

«Ce qui nous a été présenté, poursuit Philippe Page Le Merour, c’est moins d’emplois, moins de production, moins de garanties sociales, le tout assorti d’un gel des salaires. » En d’autres termes, « alors que notre mission de service public est de répondre aux besoins de nos concitoyens sur un produit de première nécessité qu’est l’électricité, on est en train de leur faire comprendre qu’il va falloir qu’ils se passent du service public », explique le syndicaliste. Le plan de réduction d’effectifs comprend entre autres la fermeture de 77 boutiques (500 emplois). « C’est un choix immédiat et facile que de supprimer des effectifs et de faire des coupes dans les budgets salariaux », a pour sa part réagi Frédéric Letty, délégué central syndical CFE-CGC d’EDF (2e organisation syndicale de l’entreprise derrière la CGT).

Pour autant, cette annonce n’est pas une surprise pour les syndicats. Établi en janvier 2016 à 700 millions d’euros, le plan d’économies a, quelques semaines plus tard, été porté à 1 milliard d’euros par la direction. En contrepartie, Bercy, par la voix de son locataire de l’époque, Emmanuel Macron, s’était engagé à renflouer les caisses d’EDF – que l’État détient à 85 % – de 3 milliards d’euros. Une recapitalisation qui n’a toujours pas été réalisée, selon la CGT. Dans un contexte où Bruxelles a sous le coude un nouveau paquet énergétique pour 2018 prônant une libéralisation accélérée du secteur – avec, entre autres mesures, la suppression de la régulation des tarifs –, les salariés de l’énergie devraient rapidement se mettre en ordre de bataille. « Pour ce qui concerne la CGT, on ne s’interdit rien côté mobilisation », assure Philippe Page Le Merour, rappelant le succès de la grève de vingt-quatre heures qui a fait débrayer, en début de semaine, « 80 % des salariés dans les unités de production ».

 

Publié dans Politique

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