Décriptage des idées du Front national

Publié le par Laute Alain

S'opposer férocement aux idées d'extrême droite, c'est çà l'esprit du 11 janvier 2015 !

S'opposer férocement aux idées d'extrême droite, c'est çà l'esprit du 11 janvier 2015 !

Extraits de "Décryptage et argumentaire"Par le PCF et le Front de Gauche.


 

Repeint en bleue marine, le FN des Le Pen, reste une extrême droite bien réelle.

L'objectif de cette série de présentation est de mettre en évidence la filiation historique du Front national (fiche 1) qui se retrouve dans ses thèmes de prédilection et qui structure son électorat (fiche 2). Il y l'immigration (fiche 3), le combat contre les syndicats ouvriers (fiche 4), son positionnement économique libéral (fiche 5), sa conception de la place de la femme dans la société (fiche 6) ou bien encore la sécurité (fiche 7). Sur l'ensemble des thématiques qu'elle peut aborder dans la présentation de son programme, Marine Le Pen se contente de décliner la «priorité nationale ». Pour bien mettre en évidence le fossé qui sépare ses propositions de celles du Front de Gauche, à chaque fois je présente un extrait du programme du Front de Gauche (fiches 8 et 9).

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- N° 1 -

Une histoire en mouvement

L'émergence d'une droite conservatrice dure, violente et antisémite connaît ses premières manifestations dans la France de la IIIe République. Après la défaite de 1871 et la perte de l'Alsace-Lorraine, un courant revanchard apparaît qui, se nourrit d'antiparlementarisme et d'antisémitisme.

 

De l'Affaire Dreyfus au 6 février 1934

L'affaire Dreyfus coupe la France en deux, avec, du côté des anti-dreyfusards, un courant qui s'est structuré autour d'Action française.

Après la défaite de l'Allemagne en 1918, la droite dure devient viscéralement anti-bolchévique. Outre les monarchistes d'Action française, il y les mouvements d'anciens combattants comme les Croix de feu. Le 6 février 1934, ces mouvements manifestent place de la Concorde, menaçant pour un soir la République.

 

Vichy

Si l'extrême droite est divisée, elle est au moins unie sur un point : pour elle, la France décline et l'homme de la situation est Philippe Pétain, le vainqueur de la bataille de Verdun. C'est donc à lui que le Parlement abandonne les pleins pouvoirs en 1940 après la débâcle. C'est alors que Pétain met en place la Révolution nationale. Un régime corporatiste, ultra conservateur, dont la capitale est Vichy.
Le régime pétainiste collabore avec les nazis avant de s'écrouler en 1944.

 

De la Guerre d'Algérie aux années de plomb

La découverte de l'horreur des camps de concentration rejette durablement l'opprobre sur l'extrême droite. Désormais, l'extrême droite est condamnée à rester groupusculaire pour longtemps.
Cependant, aux élections de 1956, condamnant le parlementarisme, un parti populiste fait une percée remarquée. C'est l'UDCA de Pierre Poujade avec, dans ses rangs, le benjamin de l'Assemblée nationale, Jean-Marie Le Pen. La Guerre d'Algérie est l'occasion d'une résurgence avec le conflit qui oppose les partisans de l'Algérie française au reste du pays. En 1961, un putsch manqué fait apparaître l'Organisation armée secrète (OAS) qui regroupe des militaires et des nostalgiques de Vichy. Cette organisation terroriste agit à la fois en Algérie et en France. Les années 60 qui commencent voient apparaître une extrême droite nostalgique d'un côté et une extrême droite violente, « révolutionnaire », à la fois anti-impérialiste et anti-communiste. Son premier combat est de lutter contre le gaullisme. La candidature de l'avocat Pierre Tixier-Vignancour en 1965, dont le bras droit est Le Pen, à l'élection présidentielle, recueille plus de 5 % des voix. C'est la première tentative de légitimation par les urnes. L'activisme violent se poursuit dans la jeunesse avec l'émergence de mouvements comme Occident, Ordre nouveau et bientôt le GUD, Nouvelle résistance, puis se prolonge avec le Bloc identitaire. Parallèlement, à la fin des années 60, on assiste à une tentative de mise à jour idéologique pour dépasser le racisme folklorique et donner une cohérence politique à la pensée d'extrême droite.

 

Le Front national

En 1972, deux mouvements d'extrême droite, Ordre Nouveau et le Parti des Forces Nouvelles constituent un parti politique, le Front national, pour participer aux élections législatives de 1973. La présidence est confiée à Jean-Marie Le Pen. En 1983, lors d'une municipale partielle à Dreux, le numéro deux du FN, Jean-Pierre Stirbois parvient à se faire élire grâce au soutien de la droite. Dès lors, sur fond de crise, la percée électorale du FN se précise au point qu'il peut atteindre plus d'une trentaine de députés aux élections de 1986. En 1995, Le Pen recueille près de 15 % des suffrages à la présidentielle et quatre villes tombent aux mains du FN, dont Toulon. En 1998, l'extrême droite est si bien implantée localement que dans quatre régions(Rhône-Alpes, Picardie, Bourgogne et Languedoc-Roussillon), la droite n'hésite pas à faire alliance avec elle pour en garder ou en gagner la présidence. Au point que les autres formations politiques se déterminent parfois par rapport à lui notamment sur le fond. C'est ce qu'on va appeler la lepénisation des esprits. En 2014, le FN gagne 11 villes. Que nous réservera 2015 ?

 

La lepénisation des esprits et la porosité avec l’UMP : vers une alliance ?

Le Pen parvient à fédérer durablement autour de lui toutes les traditions de l'extrême droite française. Le Pen alterne entre "dérapages verbaux" et victimisation. Le socle idéologique du FN se structure avec la contribution de théoriciens. Ils créent le concept de "préférence nationale" dans lequel il va justifier toute l'idéologie lepéniste basée sur la discrimination et la stigmatisation systématique des immigrés, l'inégalité des races, le corporatisme, l'inégalité entre les femmes et les hommes, la fermeture des frontières, etc…
Le FN reste, dans les représentations, le parti de la peur, du repli sur soi et de la discrimination. C'est ainsi que, mobilisés par les discours de la droite sur l'insécurité, perplexes quant à l'avenir, 16 % des électeurs ont porté Le Pen en deuxième position lors de l'élection présidentielle le 21 avril 2002.

La frontière entre le FN et l'UMP apparaît de plus en plus poreuse. Alors ministre de l'intérieur, Nicolas Sarkozy voulait nettoyer les banlieues au kärsher et se débarrasser des racailles. Président, il déclare que « nous payons aujourd'hui les conséquences de quarante ans d'immigration incontrôlée ».

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Argumentaire N° 2 demain, vendredi 27 février 2015.

Publié dans Politique

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