Ne pas politiser les religions, quid à Saint-Denis

Publié le par Laute Alain

Vendredi 6 mars, à Saint-Denis, débat sur un thème ambigüe.

 

Ce soir là, 6 mars 2015, à la Bourse du Travail de Saint-Denis je n'y étais pas. Je ne voulais pas cautionner une initiative à l'invitation de 80 associations dont certaines, certes minoritaires, se déclarent ouvertement contre la République et la laïcité et prônent un amalgame entre Islam et politique.  J'ai lu un certain nombre de compte rendu dans la presse écrite ou internet. Ce que je craignais se vérifie si j'en crois les journalistes. En fait, le débat était un peu faussé dans la mesure où le thème central du débat portait sur le cautionnement des musulmans dans leur position communautariste et en les présentant comme les victimes privilégiées de l'insécurité, ce qui est très ambigüe et préoccupant. Exit la laïcité, pas à l'ordre du jour !

Cela dit, c'est dommage, car la majorité, trop silencieuse, des français d'origines arabe ne pense pas que le communautarisme soit la bonne voix, pas plus que de politiser les religions. Si la culture dominante dans la Nation française ne repose pas comme une évidence sur la laïcité, il n'en demeure pas moins que le principe de laïcité est largement partagé dans les familles françaises, c'est un acquit implicite, et là j'insiste lourdement, quel que soit leurs origines ou leurs pratiques religieuse ou laïque. Vouloir à tout pris démontrer autre chose que cette réalité ne conduit pas au vivre ensemble, c'est une nouvelle stigmatisation.

Il existe un problème islamophobe depuis très longtemps en France, cela remonte aux années 1960 et il s'est aggravé depuis les premiers attentats perpétrés par des palestiniens depuis à peu près la même période. Force est de constater que le conflit israélo-palestieniens n'a fait qu'amplifier le phénomène. Aujourd'hui en France suite aux attentats du 7 janvier et ceux de Copenhague en février, le climat ne s'est pas réellement appaisé contre nos amis musulmans, au contraire, c'est une triste réalité. D'autant qu'il est assez facile de dire : "arabe = musulman".

Donc le débat a eu lieu, chacun a pu dire ce qu'il avait à dire sur ce thème dont le caractère ambigüe me reste en travers du gosier. Et puis, l'absence de la municipalité en tant que telle, est un vrai problème. Cette municipalité empétrée dans d'énormes contradictions aurait pu à cette occasion clarifier ses positions sur la laïcité. Elle ne l'a pas fait, elle n'a pas voulue le faire. Cependant avec la présence du PCF, parti du Maire et de sa majorité relative au sein de la majorité municipale, on peut considérer qu'il partage le thème, la présence de gens contestables et les arguments développés au cour de ce débat. Après tout c'est une façon de poursuivre sa quêtte de paix sociale dans notre bonne vieille cité, à moindre frais, pour une fois.

Ce ne sont pas les religions qui sont malmenées en France, c'est la laïcité !

Publié dans Liberté-Laïcité

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