Les conseilleurs de la Grèce, sont ses pilleurs

Publié le par Laute Alain

Dessin de ON! (sur internet).

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La Grèce, le paria européen ?

Après l'avoir saigné à blanc avec la complicité de Samaras et des armateurs apatrides, les financiers et industriels allemands et hollandais se sont gavés sur le dos de la Grèce et surtout de son peuple.

J'ai relayé il y a peu l'attitude de l'Allemagne, j'y reviens pour montrer les similitudes avec la Hollande.

Chacun doit se souvenir de l'offensive d'Alexis Stipras vis à vis de Merkel, la chancelière à la mémoire courte, qui n'avait pas souvenir de la dette laissée par les nazis, dette qui n'a jamais été remboursée pour une bagatelle de 81 milliards d'euros*. Cette somme représente 17 % de la dette publique grecque. De quoi donner de l’oxygène aux finances de ce pays.

Mais ce n'est pas tout, il reste que la Hollande à l'instar de l’Allemagne, poursuit son pillage sur le dos d'un pauvre pour servir ses riches.

 

A - Extraits de ma précédente contribution tirée du blog de JL Mélenchon.

"Chaque jour amène son lot de révélations sur le rôle de l'Allemagne dans la descente aux enfers de la Grèce depuis 2010. La chaîne Arte a diffusé dimanche 26 avril une enquête qui montre comment la Troïka européenne est intervenue en Grèce au profit des entreprises allemandes.

Ceux qui avaient encore des illusions sur l'indépendance de la Commission européenne et de la Banque centrale verront à quel point elles sont enchaînées aux intérêts allemands jusque dans les détails de leur action.

A ainsi été révélé qu'en l'échange d'un des premiers plans d'aide de mai 2010, la Grèce avait été forcée d'acheter des armements allemands. Et en particulier deux sous-marins pour la somme de 175 millions d'euros. Un comble pour un État au bord de la faillite. Et une preuve absolue de cynisme de l'aide européenne, dont les versements ont donc servi à acheter du matériel allemand.

Les mémorandums accompagnant les plans « d'aide » ont aussi été orientés pour profiter à l'Allemagne. Ainsi la privatisation des aéroports régionaux grecs a-t-elle bénéficié pour un prix dérisoire à la société allemande Fraport dont l’État allemand est actionnaire à plus de 50 %.

On mesure ici à quel point l'intérêt financier allemand est contradictoire avec l'objectif d'aider la Grèce à rembourser sa dette ! On avait déjà observé le même circuit cynique avec l'argent injecté par la Banque Centrale Européenne pour racheter des titres de dette grecque et ainsi permettre le remboursement des banques allemandes qui les détenaient !

A ces manipulations cyniques de l'aide européenne se sont ajoutées d'énormes malversations de grandes entreprises allemandes en Grèce. Mercedes et BMW ont bénéficié de fraudes massives à la TVA sur les grosses cylindrées. Cela a facilité leurs ventes en faisant perdre une somme estimée à 600 millions d’euros à l’État grec. Des pots de vin versés pour l'obtention d'un contrat de télécommunication pour la firme Siemens ont aussi alimenté un vaste système d'évasion fiscale et de blanchiment. Les responsables de ces fraudes sont aujourd'hui protégés par le gouvernement allemand qui refuse de les extrader ou même juste de transmettre les listes de fraudeurs au gouvernement grec.

Que savons-nous de tout cela dans la grande presse française ? Rien. Rien sinon le cynisme consternant de « Libération », presse vautour, qui titre sur « les cent jours qui n’ont pas changé la Grèce »."


 

B - Extraits d'un article de A. Kourounis

Sous la plume de Angélique Kourounis dans le journal Charlie Hebdo n° 1188 du 29 avril 2015, la démonstration est faite que l'Allemagne n'est pas la seule à avoir piller la Grèce, la Hollande emploie les mêmes méthodes pour satisfaire aux mêmes objectifs.

..." Question : est-il possible d'être ministre des Finances d'un pays qui, légalement, organise la fraude fiscale de multinationales et en même temps être à la tête de l'Eurogroupe, qui affiche "une lutte sans merci contre la fraude fiscale" en Europe ? Oui. Jeroen Dijsselbloem, ministre des Finances néerlandais, est bien président de l'Eurogroupe, alors que, selon le rapport de l’ONG hollandaise SOMO, les Pays-Bas organisent, légalement, l’exonération d'impôts des multinationales, y compris celles qui investissent en Grèce. Or, c'est précisément via la lutte contre la fraude fiscale que le gouvernement Tsipras entend rééquilibrer les comptes du pays, sans avoir recours aux mesures d'austérité exigées par les créanciers du pays, FMI et zone euro.

Ce qui explique pourquoi SOMO a choisi Athènes pour présenter son rapport de 120 pages dénonçant ces pratiques financières. Un rapport où l'on apprend que "près de 80 % des investissements directs" des Pays-Bas vers la Grèce passent par de simples "boîtes aux lettres"...

..."le principe est simple, explique Katrin McGauran, la Hollande ne fait rien d'autre que d'offrir les mêmes services juridiques et fiscaux qu'offrait le Luxembourg, qui accordait, via des accords, des réductions fiscales aux entreprises. Il suffit d'avoir une ou plusieurs boîtes aux lettres et de très bons fiscalistes."

A noter que l'ex-Premier ministre du Luxembourg, Jean-Claude Juncker, a été ministre des Finances pendant vingt ans et qu'il a précédé Jeroen Dijsselbloem à la tête de l'Eurogroupe de 2005 à 2013. Actuellement il n'est que président de la Commission européenne. Allez, disons que le monde est petit...

..." En Grèce, comme ailleurs, les grosses entreprises ont souvent recours à des montages compliqués pour éviter la taxation", explique de son côté l'euro-députée Verte Eva Joly, venue en Grèce présenter le rapport de SOMO...

..." Je suis venue ici pour dénoncer l'injustice du système fiscal grec, qui pressurise les retraités et la classe moyenne et qui laisse les multinationales utiliser les structures des paradis fiscaux dont le seul objectif est de ne pas payer d’impôts. Jeroen Dijsselbloem n'a pas de mots assez durs pour empêcher la Grèce d'avoir accès à un bol d'air financier, alors que, lui, en secret, vole les recettes fiscales de la Grèce."

Le pillage financier accompagne le pillage du sol ...

..."Pour la Grèce, l'exemple le plus criant est celui du géant canadien Eldorado Gold, qui veut ouvrir une mine d'or à ciel ouvert en Chalcidique, troisième destination du pays...

...l'ancien gouvernement le présentait comme "l'investissement du siècle". SOMO accuse Eldorado Golg et sa filiale grecque Ellinikos Xrisos d'avoir mis en place un montage financier impliquant les Pays-Bas et la Barbade qui lui permet de soustraire plus de 1,7 million d'euros d'impôts au fisc grec et 700 000 euros de cotisations sociales. " Les trois filiales grecques de la compagnie utilisent douze entreprises boîtes aux lettres en Hollande, qui ne produisent aucun service tout en ayant des millions d'actifs", souligne Katrin McGauran. De fait, toutes les filiales de la compagnie au Pays-Bas "liées au paradis fiscal de la Barbade", n'ont pas d'employés, "sauf une ", tout en détenant des avoirs de 2 milliards d'euros."...

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 Alors, avez-vous entendu parler de cette affaire ? Non, comme beaucoup malheureusement. Les ennemis de la Grèce des pauvres n'ont qu'un seul objectif, pressurer le citron grec, en tirer tout son jus et le jeter à la poubelle. Les représentants français s'érasent mollement.

Les pilleurs n'ont pas de morale. Il est temps que les yeux et les oreilles s'ouvrent sur ces scandales, il est plus que temps de mettre au pas ces voyous à la solde du fric.


 *Hitler avait contraint la Grèce à lui octroyer un prêt de 476 millions de reichsmarks, soit l'équivalent de 10 millions d'euros. Le traité de Londres en 1953 chiffrait les réparations à 41 milliards de dollars. Avec les intérêts à 3 % sur 71 ans le total serait de 81 milliards d'euros. Cette somme équivaut à 1/6 de la dette publique grecque actuelle.

Publié dans Politique

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