Grèce : Jamais sans mon peuple !

Publié le par Laute Alain

Alexis Tsipras à la télé dans la nuit du 26 au 27 juin 2015. Très belle leçon de démocratie à la grecque.

Alexis Tsipras à la télé dans la nuit du 26 au 27 juin 2015. Très belle leçon de démocratie à la grecque.

Référendum en Grèce le 5 juillet 2015 !

 

Quel scandale ! Mais qu'est-ce que ça veut dire ? Un gouvernement qui ose appliquer le programme sur lequel il a été démocratiquement élu ! Non, mais, sans blague, on aura tout vu ! Depuis quand un petit pays comme cette Gèce là, prétendrait imposer sa loi ?

La loi c'est nous, les chefs de la "Troïka" ! Personne n'est autorisé à nous contester.

Garde à vous ! On ne veut voire qu'une seule paire d'oreille !

Démocratie ? Quoi la démocratie ? C'est encore une invention des grecques ce truc-là.

On vous l'a pourtant dit et répété. Vous, les chefs d'Etats et de gouvernements européens vous vous faites élire sur un programme le plus attractif possible selon votre culture locale, mais après c'est nous qui décidons ce qui est bon ou pas dans votre pays.

Admettez que je ne suis pas très loin de la réalité.

-------------------------

 

La Grèce démocratique fait vaciller la dictature de l'Eurogroupe

ou

Jamais sans mon peuple !

Le Premier ministre grec Aléxis Tsípras a dégainé l’arme ultime dans la nuit de vendredi à samedi en annonçant un référendum sur la proposition des créanciers pour le 5 juillet, à quelques heures de l’Eurogroupe de la dernière chance samedi à Bruxelles.

Aléxis Tsípras  a agi sans préavis, même s’il avait déjà prévenu qu’un référendum était envisageable en cas de désaccords avec les créanciers. Il est apparu grave sur toutes les chaînes de télévision pour une allocution de cinq minutes depuis ses bureaux, à 1 heure locale (minuit à Paris).

Après avoir dénoncé «l’ultimatum» posé selon lui par les créanciers (UE, FMI, BCE) dans leur proposition d’accord formulée vendredi, et prévoyant un versement de 12 milliards d’euros en quatre fois d’ici fin novembre, qui «sape la relance de la société et de l’économie grecques» dans le but «d’humilier tout un peuple», Tsipras a annoncé que le conseil des ministres venait d’adopter «à l’unanimité» une proposition de référendum, pour le dimanche 5 juillet.

«La question qui sera posée au référendum sera de savoir si nous acceptons ou rejetons la proposition» des créanciers, a-t-il expliqué.

«La Grèce, qui a vu naître la démocratie, doit envoyer un message de démocratie retentissant», a-t-il ajouté, s’engageant à «respecter le résultat quel qu’il soit».

Dès samedi, le Parlement se réunira à la mi-journée pour débattre, avant un vote en début de soirée sur l’opportunité de tenir ce référendum.

Les leaders de l’opposition ont tous vivement réagi à cette soudaine annonce. L’ancien Premier ministre de droite Antonis Samaras a accusé Aléxis Tsípras de mener le pays «à l’impasse», le Pasok (socialiste) a appelé à la démission de Tsipras et à des élections anticipées, tandis que le parti de centre-gauche Potami accusait le gouvernement d’être «le lobby de la drachme».

Néanmoins, avec une majorité de 162 députés sur 300, la coalition gouvernementale, qui appellera sans surprise à voter «non», devrait faire adopter sans problème son projet de consultation.

UN «PLAN B» ?

La situation était cependant confuse, à quelques heures d’un Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) à Bruxelles censé être celui de l’ultime tentative de conciliation, et maintenu, avec participation de la délégation grecque, en dépit des évènements.

Mais cette fois, un officiel de la zone euro n’excluait pas qu’on y discute aussi «d’un plan B» - le cas où aucun accord ne serait trouvé - discussion souhaitée «par un certain nombre de pays», selon lui.

Le FMI pour sa part n’a fait aucun commentaire.

La réunion de samedi pouvait paraître vaine, le projet de question au référendum mentionnant d’ores et déjà qu’elle porterait sur les projets présentés «le 25 juin», soit vendredi, par les créanciers.

Tsípras donnait cependant quelques signes de ne pas vouloir fermer toutes les portes.

Des consultations étaient ainsi lancées entre son gouvernement et le président de la BCE Mario Draghi.

Par ailleurs, Tsípras a annoncé qu’il demanderait aux créanciers «une prolongation du programme de quelques jours afin que le peuple grec prenne sa décision».

Une façon peut-être de gagner du temps. Car les caisses de la Grèce, qui n’a plus reçu d’aide depuis août 2014, sont vides. Sans déblocage d’aide par ses créanciers, Athènes risque le défaut de paiement le 30 juin, faute de pouvoir rembourser les quelque 1,5 milliard d’euros qu’elle doit au FMI.

 

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article