La copie ou l'original ?

Publié le par Laute Alain

Charlie Hebdo

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Pour cacher sa véritable nature et ses dérives extrême-droitières, Sarkozy a usurpé le nom de "Les Républicains" pour rebaptiser son parti l'ex-UMP.

Il avance comme le serpent, siffle ou vocifère, mais ne convainc pas réellement son parti, ses adhérents, l'électorat de droite et encore moins celui d'extrême-droite, aussi disparate qu'il soit, qui, comme le dit si bien Le Pen, préfère l'original à la copie (j'allais écrire à la Copé),

Je me demande en l'état des choses qui, de Le Pen ou de Sarkozy, présente le plus de danger pour notre démocratie, nos libertés, l'égalité et la fraternité, quand à la laïcité, Sarkozy en détient une lecture très minimaliste, voir insultante.

Ce type à des problèmes avec son passé, son égo, son père et je ne sais quoi encore qui font de lui un type pas très fiable. Dans l'Histoire le monde on en a connu d'autres qui mirent la planète à feu et à sang, il est de cette "race" là. Pourvu que les primaires l'écartent une bonne fois de l'échiqier politique français car nous n'avons vraiment pas besoin de lui.

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Immigration: Nicolas Sarkozy organise la surenchère à droite

19 juin 2015 | Par Ellen Salvi (extraits Médiapart).

Nicolas Sarkozy poursuit sa quête obsessionnelle de l'électorat FN. Après les repas de substitution dans les cantines scolaires, après le foulard à l'université, après le débat politique sur l'islam, il s'attaque à présent au droit du sol, laissant ses lieutenants le remettre en cause, et aux migrants, par quelques blagues douteuses.

Avant, il trouvait que le droit du sol était « une tradition française » et que le droit du sang était une « bêtise ». Il attaquait vertement le Front national qui osait remettre en question ce principe. Il rappelait ses propres origines de « petit Français au sang mêlé ». Parlait de son père. Parlait du père de sa mère. Et jurait que jamais, au grand jamais, il ne toucherait à ce fondement du pacte républicain. C’était en 2012. Il y a trois ans. Autant dire une éternité à l’échelle du temps politique. Car aujourd’hui Nicolas Sarkozy n’est plus bien sûr. Il s’interroge : « Faut-il remettre en cause le droit du sol ? »

Dans l’entourage du patron de LR (ex-UMP), on essaie tant bien que mal de nuancer ce qui apparaît déjà comme un énorme appel de phares aux électeurs du FN. « Il ouvre simplement un débat sur une question. Il n’y a pas de sujets tabous, on discute de tout », pondère le directeur général du parti, Frédéric Péchenard, ...

...le sujet a infusé des années durant à l'UMP, avant d’être récupéré en octobre 2013 par Jean-François Copé. « Est-il normal qu’un enfant né en France de parents venus en France irrégulièrement puisse devenir automatiquement français ? Ma réponse est non », soutenait à l’époque l’ex-président du mouvement. Nicolas Sarkozy s'est à son tour converti à l'idée, persuadé de tenir là un aimant à électeurs frontistes.

Proposition phare du FN depuis près de trente ans, l’abolition du droit du sol séduit désormais une majorité d'élus étiquetés LR. C’est notamment le cas du député des Alpes-Maritimes Éric Ciotti qui souhaiterait que seuls les ressortissants de l’Union européenne puissent prétendre à ce droit. Une idée qui est loin de déplaire au patron de l’opposition qui cherche par tous les moyens de se démarquer d’un Alain Juppé dont la ligne plus modérée gagne du terrain au centre,...

...Il n'aura pas fallu longtemps pour que Brice Hortefeux ne s'empare du sujet. Dans Le Monde, l'ancien ministre de l'intérieur se dit « clairement favorable à une modification du droit du sol, qui a lui-même tant évolué dans notre histoire, des royalistes défenseurs de ce droit aux révolutionnaires imposant dans le code civil le droit du sang » et propose de supprimer « l’automaticité de l’acquisition de la nationalité pour un enfant né sur le sol français de parents étrangers ».

D'autres, à l'instar de Valérie Pécresse, recyclent le système instauré par Pasqua en 1993 et supprimé cinq ans plus tard par le gouvernement socialiste de Lionel Jospin. « Je suis favorable à un droit du sol volontaire, a ainsi déclaré sur France Inter la tête de liste aux régionales en Île-de-France. Qu’à 18 ans le jeune né en France fasse la demande de nationalité et qu’on puisse vérifier qu’il adhère bien aux principes républicains et qu’il a vraiment envie de cette nationalité française. »...

...qu’importe si le mot “conviction” disparaît du vocabulaire de la droite. Comme l’a récemment confié Nicolas Sarkozy à l’un de ses visiteurs, « pour gagner il faut se salir les mains, il faut dire aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre »....

...Pour dénoncer la proposition de la Commission européenne d’une répartition des migrants entre les pays européens, l’ancien chef de l’État s’est lancé dans une comparaison plus que douteuse. Dans « une maison, il y a une canalisation qui explose, elle se déverse dans la cuisine. Le réparateur arrive et dit, j’ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents et si ça ne suffit pas il reste la chambre des enfants », a-t-il expliqué face à un public hilare.

L’analogie est cependant loin d’avoir fait rire tout le monde. François Hollande a appelé le patron de l'opposition à la « maîtrise », tandis que Manuel Valls a estimé que « la vie politique [méritait] mieux que ces phrases stigmatisantes et qui ne sont pas au niveau ». Des propos qui ont agacé le secrétaire national LR en charge des questions d’immigration, Guillaume Larrivé. « [Le premier ministre] conteste désormais jusqu’au droit du président des Républicains, Nicolas Sarkozy, à s’exprimer librement dans le débat public ! », s’est énervé le député de l’Yonne dans un communiqué, ajoutant que « la France s’enfonce dans une sorte de chaos migratoire », sans rappeler que 1 850 personnes sont mortes en mer Méditerranée en tentant d’atteindre l’Europe depuis le début de l’année....

...Ce n’est pas en devenant le Front national que l’on combat le Front national », a notamment déclaré le député UDI Yves Jégo dans Libération. La métamorphose est pourtant bel et bien enclenchée. Et donne déjà un aperçu de la teneur des débats de la campagne de 2017, dont Sarkozy, comme du reste François Hollande, estime qu’elle se jouera sur le terrain des valeurs de la République, et notamment de son rapport à l’islam.

 

Publié dans Politique

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