Grèce : Contrat moral et démocratique

Publié le par Laute Alain

Dessins de KARAK.(http://karak.over-blog.com et http://blogdekarak.blogspot.fr)Dessins de KARAK.(http://karak.over-blog.com et http://blogdekarak.blogspot.fr)

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Qui veut gagner des milliards ?

C'est plus l'Europe ultra-libérale qui ne veut pas de Syrisa et de Tsipras que le peuple ou les parlementaires grecs.

Pour autant l'Europe réactionnaire a-t-elle gagnée contre la démocratie et contre le peuple ?

Telle la Mante religieuse, elle décapite et lui mange la tête. L'austérité imposée à la Grèce en échange de subsides agit comme un piège qui se referme en ce moment. Il se referme à la fois sur Syrisa, Tsipras et le peuple. Tous perdant en Grèce.

L'Europe des réactionnaires démontre que la gauche n'a aucun avenir en Europe et que l'austérité est une situation pérenne. Hollande ne fait-il pas la même démonstration en France depuis qu'il est élu, abandonnant d'entrée de mandat tous les objectifs de gauche annoncés lors du débat face à Sarkozy et dans ses 60 mesures.

Le président normal fait la démonstration de la normalité en Europe, le modèle allemand est bel et bien le seul acceptable.

Résister, voilà ce qu'il faut faire.

Résister et proposer une autre alternative. La "réaction" mise beaucoup sur l'exemple grec. Ne voir qu'un échec de la gauche radicale suite au référendum du 25 juin est une erreur, une grave erreur. Ne nous trompons pas d'analyse.

C'est la Grèce qui nous montre l'exemple à suivre, pas les 27 autres. Gardons-nous de ne pas considérer le résultat du vote du parlement grec comme un revers. Il est l'aboutissement d'un processus démocratique que les réactionnaires ultra-libéraux et les sociaux démocrates ne voulaient pas. Trop tard! Il a eu lieu et a donné un résultat qui a ébranlé l'Europe. Le pari audacieux de Tsipras a bousculé toutes les certitudes suite aux campagnes de dénigrement, de peur, véhiculés par les politiques et les médias serviles dans toute l'Europe. Les grecs sont confrontés à des réalités qui en dépassent beaucoup, d’où les réactions vives, voir violentes d'hier soir.

 

Tsipras n'est pas un traître. Il aura tout tenté pour redonner de l'espoir à son peuple. Le peuple n'en peut plus de tous les sacrifices qu'on lui impose depuis 5 ans. Comment pourrait-il en être autrement sur les bancs de l'Assemblée Nationale Grec au moment de voter pour ou contre l'austérité. Les aides de l'Europe à ce prix là c'est trop pour eux.

Est-ce que Tsipras pourra poursuivre à la tête du gouvernement pour redresser l'économie ? Je crois que oui. Qui d'autre pourrait mener à bien une politique aussi dure en préservant autant que faire ce peut les citoyens de son pays. Il a besoin d'un large appui populaire pour réussir. Les alliances de dernières minutes ne sont pas une garantie. Se compromettre avec des élus minoritaires complique considérablement la donne. Syrisa ne doit pas exploser en vol, ce serait trop grave.

 

Le choix de Varoufakis et d'autres ministres en exercice de ne pas accepter l'accord en l'état n'est pas plus condamnable que le vote de ceux qui ont suivi Tsipras. Les uns comme les autres en dehors de l'extrême-droite, souhaitent sortir leur pays du marasme.

Une nouvelle union est nécessaire, possible, souhaitable, pas pour sauver le soldat Tsipras, mais pour sauver la Grèce, la sortir très vite des griffes de la Troïka dont il n'a pas pu s’échapper.

Les souffrances du peuple n’arriveront pas à leur terme avec le versement des quelques milliards d'euros destinés à la relance. Il faudra du temps, des mesures draconiennes en direction des riches, des armateurs, de l'église, mettre au point une politique fiscale qui n'épargne personne, revoir la politique salariale des fonctionnaires, relancer la solidarité nationale et la santé public, l'école, investir dans l'appareil de production et à l'instar de que la France s'apprête à investir en Iran lui demander la pareil chez eux, etc.

 

Que va faire Monsieur Juncker, le donneur de leçon luxembourgeois issue d'un des paradis fiscaux les plus juteux d'Europe, qui héberge l'argent détourné par les armateurs grecs pour échapper à l'impôt ?

Quelles actions vont engagés les autres pays européens parmi les plus riches puissances économiques mondiales, au lieu d'observer et surveiller la Grèce comme un professeur le fait avec un mauvais élève.

 

Assez de mépris, assez d'insultes, Tsipras et son gouvernement sont élus démocratiquement, ils sont la représentation nationale légale, la seule référence pour les autres États. Les technocrates de Bruxelles et de Strasbourg doivent revenir aux fondamentaux qu'ils ont un peu oublié, ils sont au service des élus et pas le contraire.

 

Nous autres, citoyens lambdas d'Europe, nous avons un devoir de solidarité envers le peuple grec, non pas pour conforter l'idée qu'il n'aurait pas de responsabilité, mais parce qu’il a eu le courage de nous engager avec lui sur un contrat moral et démocratique contre les politiques austéritaires.

Solidarité, solidarité, restons mobilisés et attentifs à toutes les évolutions dans et autour de la Grèce.

 

 

 

Publié dans Politique

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