L'amitié franco-allemande en question

Publié le par Laute Alain

De plus en plus proche. Mais où sont passés les peuples d'Allemagne et de France ?De plus en plus proche. Mais où sont passés les peuples d'Allemagne et de France ?De plus en plus proche. Mais où sont passés les peuples d'Allemagne et de France ?
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De plus en plus proche. Mais où sont passés les peuples d'Allemagne et de France ?

Mon commentaire sur une contribution de Philips Michel sur son blog.

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Sous le titre, "Ce serait une erreur de confondre l'Allemagne d'aujourd'hui avec celle d'hier," Philips Michel développe sur son blog un argumentaire qui prend le contrepied des critiques sur l'attitude des dirigeants allemands au sein de l'Europe, de l'hégémonie politique et économique que ce pays semble vouloir imposer aux autres pays d'Europe, ses vingt-sept partenaires.

 

Je me permets de commenter son propos. (en gras).

 

"1870, 1914, 1939 : 3 dates qui ont fixés dans bien des esprits cette idée que l'ADN de l'Allemagne réside dans une volonté foncière à diriger l'Europe. Les temps ont changé, le monde a changé et les générations d'aujourd'hui ne sont plus celles d'hier. Prenons garde à ne pas nous tromper "d'ennemi".

Je ne saisi pas trop cette mise en garde. Je n'ai pas lu ou entendu qui que ce soit s'exprimer publiquement dans ces termes. Les critiques exprimées à l'égard des dirigeants allemands sur le dossier grec se veulent une démonstration et n'ont pas pour objectif de désigner un bouc émissaire européen. Ce qui est détestable chez nos voisins, c'est l'amnésie dont ils font preuve, en méprisant les grecs sans se rappeler ce que cela signifie pour un peuple, en l'occurence eux, entre les deux guerres.

Aujourd’hui, pour un oui, pour un non, les jeunes vont vivre à Berlin. Berlin est devenu un centre culturel international. Berlin est une ville cosmopolite, sur tous les plans. Le Berlin d'aujourd'hui n'a plus rien de commun avec celui des années 30.

Certes, avec la crise économique et le développement d'une communauté importante ayant l'Islam pour religion, la tentation est grande, pour certains Allemands nostalgiques et conservateurs de se tourner vers le passé. "Pourquoi ne pas proposer un modèle basé sur la réalité d'une économie allemande dominante au sein de l'Europe ?" se disent-ils.

Ils ont ce droit en effet. Sauf que le modèle économique dont parle le rédacteur ne peut s'éxhonérer d'un modèle social. Dans l'un comme l'autre cas, le modèle qu'ils voudraient exporter est loin d'être celui dont les peuples rêvent. Et puis la domination d'une culture sur une autre est inacceptable. Leur histoire est porteuse de ces déviances, il n'est pas nécessaire de recommencer.Participer à la recherche d'une harmonisation européenne est plus recevable.

Cependant, aujourd'hui, l'Europe a derrière elle la réalité d'un projet vieux de plus de 60 ans. Jamais on ne reviendra en arrière en remettant en place des barrières aux frontières des pays qui composent l'Europe. Jamais on ne remettra en place des monnaies nationales en supprimant l'Euro.

Aujourd'hui, l'Allemagne ne se retrouve pas seule face à la France. Aujourd'hui, l'Allemagne existe au sein des 28 autres États membres de l'Europe.

Ce n'est pas le sentiment que j'ai eu sur le dossier grec. J'ai constaté comme tout le monde que la dernière discussion avec Monsieur Tsipras ne s'est pas déroulé à 28 ou à 18, mais à 3, Merkel, Hollande et Tusk, tordant le cou à toutes les instances légales de l'Europe. Par ailleurs la sortie de la Grèce de la zone euro est un objectif de Merkel et surtout l'inéfable Schaüble.

L'arrivée d'Internet a profondément modifié les rapports entre les gens. Aucun pays ne peut plus se revendiquer d'un isolement salutaire et d'un nationalisme étroit.

On ne doit recevoir les mêmes informations. Le nationalisme est très pesant dans les pays anglo-saxons depuis des décennies. Sous la pression des partis nationalistes ce sont ceux-là qui prônent le départ de la Grèce, dont l'Allemagne.

Bien sûr, les fourches caudines imposées aujourd'hui à la Grèce sont insupportables mais quand même, réalisons : la Grèce n'est pas sortie de l'Europe comme le souhaitaient certains. L'idée de l'Europe a prévalu sur l'idée d'une domination allemande européenne. Schaüble n'a pas eu gain de cause.

Je suis convaincu que, ce jour, les nostalgiques allemands rêvant d'une Europe aux ordres de l'Allemagne se disent que décidément une page de l'Histoire est définitivement tournée. Leur "combat" contre la Grèce a vécu.

Et bien il n'y a rien de moins certain. Les parlements vont se prononcer sur l'accord validé hier. Rien ne permet d'affirmer ce soir que la Grèce ne sortira pas de la zone euro (non de l'Europe) et en premier le parlement grec qui peut voter contre.

Avec cette très grave crise au sein de l'Europe, la Grèce, par la voix de Tsipras, nous a conforté dans cette idée : l'Europe est en marche. Avec sa rigidité, Schaüble s'est dénoncé lui-même. La Chancelière ne l'a pas suivi.

L'Europe ne marche pas, elle boite. Son pied gauche lui fait mal et le droit est atteint d'une sclérose latérale primitive qui l'entraîne encore plus à droite. Quand à la rivalité entre Schaüble et Merkel ce n'est qu'une apparence. Varoufakis est parti, pas lui.

Alors, ne perdons pas notre temps en ruminant le passé. Allons de l'avant : soutenons l'Europe.Faisons avancer l'Europe.

Transformons l'Europe pour en faire une "Europe des gens" et non plus une "Europe de l'argent" !

L'Europe sociale n'a jamais vu le jour. Tsipras tente de réaliser notre rêve, mais voyez comment il est traité chez lui et par les ultras réactionnaires et le sociaux démocrates de toute l'Europe. Si par malheur la Grèce est virée de la zone euro, Podémos aura les pires difficultés à gagner les législatives espagnoles et nous en France on n'a pas fini de nous enfoncer dans l'austérité demandée par Merkel, mise en oeuvre par Hollande et ses lieutenants, Valls et Macrons, armés d'un gros 49-3, en toute démocratie.

 

Publié dans Politique

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