Je suis contre le productivisme

Publié le par Laute Alain

Voici une enquête de Médiapart qui apporte de l'eau à mon moulin, se positionnant clairement contre le productivisme assassin prôné par Beulin et la FNSEA. Je crois que le gouvernement ne restera pas insensible aux chants des sirènes productivistes malheureusement. Pourtant il y existe des milliers d'autres exemples pour changer notre façon de produire et de consommer. Les agriculteurs et éleveurs devraient esssayer de s'en inspirer.

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Dans le Morbihan, des paysans produisent autrement... et ça marche!

02 septembre 2015 | Par julien sartre Médiapart.

"En Bretagne, dans le Morbihan, Mediapart est allé à la rencontre de paysans qui ont renoncé au modèle productiviste et s’en portent très bien. Ils font vivre leur famille, leurs employés, leur ferme. Bien loin des manifestations passées et à venir – ce jeudi à Paris – où la FNSEA demande des « rallonges » à l’État.

Le petit camion frigorifique s’enfonce sur un chemin sinueux de la campagne bretonne. Les clairières se succèdent, et en passant devant la ferme d’un de ses voisins les plus proches, Sébastien Le Bodo lance, la mine un peu désappointée : « Dans ce hangar, tu as 5 000 porcs, c’est un truc de dingue ! » Au cœur du Morbihan, non loin de Vannes, avec ses méthodes bien éloignées de l’agriculture intensive, cet éleveur de vaches laitières est ultra-minoritaire dans sa région.

Autour de sa ferme labellisée bio, de son laboratoire où il fabrique lui-même ses yaourts et son fromage blanc pour la restauration collective de la région, on ne compte plus les fermes-usines. « On est de la même race, des agriculteurs, des fanatiques de la terre, mais au fond, on ne fait plus le même métier », soupire Sébastien Le Bodo, en pensant à ses voisins. Breton, paysan et fier de l’être, l’homme a choisi un modèle alternatif à la filière intégrée. Syndiqué à la Confédération paysanne, il fait partie de ces quelque 4 % d’agriculteurs de Bretagne adeptes des circuits courts et d’une autonomie alimentaire maximale de la ferme. « Lorsque vous avez 96 personnes qui disent le contraire du message que vous essayez de faire passer, c’est compliqué », explique-t-il encore.

Pour lui, il est « difficile de se faire entendre », mais contrairement à une bonne une partie des 96 autres, Sébastien Le Bodo n’ira pas manifester avec la FNSEA à Paris, jeudi 3 septembre. Il refuse d’aller grossir le cortège des « 1 000 tracteurs » que Xavier Beulin, le très médiatique président du syndicat agricole majoritaire, a promis à François Hollande, dans l’attente de ses annonces et des « 3 milliards d’euros » censés sauver les filières françaises.

Sébastien restera chez lui, en Bretagne, à traire ses vaches et à brasser son yaourt, et ce pour plusieurs raisons. D’abord parce que le modèle de l’agriculture intensive et productiviste prôné par la FNSEA n’est pas le sien. Pas plus que les demandes de « rallonges » des aides étatiques ou encore de « modernisation de l’agriculture face aux concurrents européens ». Mais aussi, tout simplement, parce que Sébastien Le Bodo n’a pas de problèmes d’argent. Son exploitation est viable économiquement. Il se verse un salaire d'au moins un Smic tous les mois, ainsi qu’à sa sœur et à sa mère. Il ne fait pas partie de ces paysans qui perdent des milliers d’euros chaque mois, alors qu’ils produisent toujours plus de matières premières..."

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Publié dans Politique

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