Encore une bonne raison de ne pas voter F.N.

Publié le par Laute Alain

Voir les photos de gauche à droite et de haut en bas : Photo 1- 2- 3 - 4 - 5 et 6.Voir les photos de gauche à droite et de haut en bas : Photo 1- 2- 3 - 4 - 5 et 6.Voir les photos de gauche à droite et de haut en bas : Photo 1- 2- 3 - 4 - 5 et 6.
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Rien n'arrêtera l'électorat inexcusable du FN. Des crapules, des ânes et des fachos remplissent les listes du FN aux Régionales. Il suffit donc de peu de chose pour se retrouver sur une liste du FN. C'est avec les plus bêtes et les voyous que les vichystes ont rempli les effectifs de la police française en 1940. On a vu ce que cela à donné. Comme quoi si l'histoire ne se répète pas elle a de sacrés similitudes. (A.L.).

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Régionales: ces candidats FN investis malgré les enquêtes judiciaires

12 novembre 2015 | Par Marine Turchi Mediapart.

Toujours prompt à dénoncer les affaires touchant les autres partis, le FN a investi, en position éligible, plusieurs candidats visés par des enquêtes judiciaires, voire mis en examen. Le 9 novembre, Marine Le Pen, tête de liste dans le Nord, a refusé pour la seconde fois de se rendre à sa convocation chez les juges dans l'affaire du financement du FN.

Le Front national va-t-il devoir ranger une fois pour toutes ses affiches anticorruption (« Tête haute, mains propres », « Tous pourris », etc.) ? Le 9 novembre, sa présidente – et tête de liste dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie – a de nouveau refusé de se rendre à la convocation des juges dans l'affaire du financement du FN. Pour les élections régionales, le Front national a aussi investi en position éligible plusieurs personnages au cœur d’enquêtes judiciaires. Ces candidats bénéficient évidemment de la présomption d’innocence, mais le parti de Marine Le Pen n’a pas toujours eu la même vision s’agissant, hier, des mises en examen au PS et à l’UMP.

Le Front national a ainsi investi deux candidats mis en examen dans l’enquête sur ses financements de campagne, ouverte en avril 2014 (et dans laquelle le Front national lui-même a été mis en examen). Mis en examen fin septembre pour « recel d'abus de biens sociaux », le trésorier du parti, Wallerand de Saint-Just, mène la liste frontiste en Île-de-France.

Toujours en Île-de-France, c’est un autre trésorier, celui du micro-parti de Marine Le Pen, Jeanne, qui a été investi, malgré sa mise en examen pour « escroqueries » en mars dans la même affaire. Axel Loustau figure à la troisième place sur la liste des Hauts-de-Seine, une position là aussi éligible. Ses intimidations et menaces régulières de journalistes, tout comme son passé sulfureux d’ancien militant du GUD (Groupe Union Défense) et d’admirateur de l'ancien Waffen-SS Léon Degrelle, n’ont pas non plus freiné le Front national (lire notre article).

Comme l'a relevé l'AFP, la numéro deux de la liste FN dans le Val-de-Marne est Gorete Varandas, dirigeante de la société Gwenloc – domiciliée à la même adresse que le micro-parti Jeanne –, qui a acheté 44 dupli-copieurs loués aux fédérations FN. D'après l'AFP, c'est l'un des éléments qui a contribué à la mise en examen du FN lui-même dans cette enquête. Pour plusieurs frontistes, la présence de M. Loustau et de Mme Varandas sur les listes seraient une forme de compensation pour les ennuis de justice.

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Dans la Région Nord-Pas-de-Calais-Picardie, sur laquelle le FN mise gros, c’est Marine Le Pen qui porte les couleurs du parti. La présidente du FN est convoquée comme « témoin assisté » par les juges, dans la même enquête. À deux reprises, le 13 octobre et le 9 novembre, elle ne s’est pas présentée à son rendez-vous chez les magistrats, en expliquant attendre que la requête en suspicion légitime qu’elle a déposée auprès de la Cour de cassation soit examinée, comme l'a rapporté Le Monde. D'après l'AFP, elle a invoqué un emploi du temps trop chargé pour esquiver cette seconde convocation.

La présidente du FN a par ailleurs comparu le 20 octobre au tribunal de Lyon pour « provocation à la discrimination, à la violence ou à la haine envers un groupe de personnes à raison de leur appartenance à une religion ». Elle avait comparé en 2010 les prières de rue des musulmans à l’occupation nazie. Le procureur a requis la relaxe. Le jugement sera rendu le 15 décembre.

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Tout récemment, le Front national a aussi investi un autre personnage dans le collimateur de la justice, comme l’ont rapporté l’AFP et Marsactu : Gérald Gérin, le fidèle assistant de Jean-Marie Le Pen. Ce conseiller régional frontiste de 41 ans figure en onzième position sur la liste des Bouches-du-Rhône, en PACA, où Marion Maréchal-Le Pen est tête de liste. Une place éligible, même en cas de défaite. Ancien barman, Gérin a été le majordome du couple Le Pen puis l’assistant parlementaire du fondateur du FN, avant de devenir celui de l’eurodéputée FN Marie-Christine Arnautu.

Mais l'homme de confiance du fondateur du FN est aussi l’un des personnages de l’enquête judiciaire pour « blanchiment de fraude fiscale » ouverte en juin et visant Jean-Marie Le Pen. Comme l’a révélé Mediapart en avril, M. Gérin est l’ayant droit d’un compte dissimulé en Suisse où ont été déposés 2,2 millions d’euros, dont 1,7 million sous forme de lingots et de pièces d'or. La justice le soupçonne d’être le prête-nom du fondateur du FN.

Depuis fin septembre, Gérald Gérin est visé, comme Jean-Marie Le Pen et son épouse, par une plainte du fisc pour « fraude fiscale aggravée ». Le 4 novembre, les enquêteurs ont perquisitionné son logement, attenant à la propriété des Le Pen à Rueil-Malmaison, et saisi son ordinateur, des billets de banque, un chèque et deux prêts à son nom.

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En tant qu’assistant parlementaire européen, Gérald Gérin devra aussi répondre aux questions des policiers chargés de l’enquête préliminaire ouverte en mars pour « abus de confiance », et concernant des emplois fictifs présumés du FN au parlement.

Mais cela n’a pas empêché le FN de l’investir et de déposer la liste… le jour des perquisitions. « Nous croyons en la présomption d’innocence », a expliqué Stéphane Ravier, la tête de liste des Bouches-du-Rhône, à Marsactu. Le site précise qu’il est ainsi un des rares conseillers régionaux sortants reconduits par le FN et que les sélections se sont faites, d’après Ravier, sur la base « des compétences et du travail ». Les colistiers de l’ancien majordome ne semblent pas au courant qu’il figure toujours sur les listes : « Il était en onzième position, Gérin ? On l’a gardé finalement ? Avec cette grosse nouvelle mardi [l’annonce des perquisitions et des plaintes du fisc visant Gérin et Le Pen – ndlr]… », interrogeait Valérie Laupies, candidate frontiste en PACA.

Et dans les autres partis ? Plusieurs candidats potentiels, dont le nom apparaît dans des enquêtes, ont été écartés. C'est le cas à droite en Île-de-France par exemple, où Valérie Pécresse a pris soin d'évincer Joëlle Ceccaldi-Raynaud après les révélations de Mediapart sur ses lingots d'or, et Philippe Pémezec, condamné en avril à six mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité pour « prise illégale d’intérêts ».

Mais d'autres figurent encore sur les listes. Ainsi, le socialiste Julien Dray, qui avait fait l'objet d'un rappel à la loi à l'issue d'une enquête relative à des flux suspects sur ses comptes, a été choisi pour mener la liste PS dans le Val-de-Marne. Quant à Claude Bartolone, tête de liste PS, il est visé par une enquête préliminaire au sujet d'un possible recrutement fictif au conseil général, enquête révélée après son investiture. En PACA, Daniel Sperling, candidat LR dans les Bouches-du-Rhône, est soupçonné d’emploi fictif au sein des services publics hospitaliers marseillais et visé par une enquête préliminaire [lire les enquêtes de Mediapart ici et ]. Dans le Languedoc-Roussillon, un colistier de Dominique Reynié (LR) a été condamné en 2002 pour corruption, comme l'a relevé Montpellier Journal.

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Sauf que le Front national a fait de la dénonciation des « magouilles » et « casseroles » de ses adversaires son fonds de commerce. Et il continue de se vanter à chaque élection de « faire le ménage » dans ses rangs. Il aime rappeler que sa « commission des conflits » examine les cas des candidats « à problèmes ». Ironie du sort, cette commission est dirigée par deux mis en examen dans l’affaire des financements de campagne : Jean-François Jalkh (vice-président du FN aux affaires juridiques) et le trésorier Wallerand de Saint-Just.

« Le FN fait le ménage, les autres ne le font jamais. L’UMP et le PS réinvestissent des candidats mis en examen, des condamnés ou des candidats qui dérapent. Les électeurs, eux, le savent », expliquait en juin le numéro deux du FN, Florian Philippot, dans un entretien au site d’information lorrain Loractu.

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Ces dernières années, le Front national s’est régulièrement indigné de la mise en examen d’élus ou ministre PS ou UMP. En juillet 2014, lorsque Nicolas Sarkozy est mis en examen pour corruption active et trafic d'influence actif, Marine Le Pen estime qu’il est « discrédité pour revenir dans une compétition ». Un an plus tôt, lorsque l’ancien président est mis en examen dans l’affaire Bettencourt, elle convient qu’il est « présumé innocent » mais réclame son départ du Conseil constitutionnel.

En février 2102, lorsque l’ancien ministre Éric Woerth est mis en examen pour « recel de financement illicite de parti politique » dans l’affaire Bettencourt, la présidente du FN demande dans un communiqué que les « protagonistes s’en expliquent publiquement » et accable Nicolas Sarkozy : « Peut-il recommencer une campagne présidentielle alors que de graves soupçons de malhonnêteté pèsent sur la précédente… »

Même chose avec le Parti socialiste. Le Front national a été très actif dans la dénonciation des démêlés avec la justice de plusieurs barons locaux – Jean-Noël Guérini, Sylvie Andrieux, Gérard Dalongeville, Jean-Pierre Kucheida (lire les enquêtes de Mediapart sur ces affaires). « Les socialistes, par leur silence, quand il ne s’agit pas de soutien ouvert, ont permis à un bon nombre de leurs potentats locaux de nuire sans être mis sur la touche », accuse Steeve Briois dans un communiqué officiel, lors de la mise en examen de Kucheida pour corruption passive, en 2014. Alors secrétaire général du FN, il cible un « mélange des genres politico-financier » au PS.

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L’année précédente, à l’occasion de la mise en examen de Guérini pour détournement de fonds publics, Steeve Briois visait les mêmes barons dans un autre communiqué et reprochait à François Hollande de n’avoir « jamais appliqué le principe de précaution à l’égard des suspects, quand il ne les a pas soutenus ouvertement ».

À la fin des années 1990 déjà, le slogan « tête haute mains propres » du Front national avait pris un coup. Les quatre gestions municipales du parti dans le Sud-Est avaient été entachées par des scandales et affaires. Trois des quatre maires avaient été condamnés (lire notre enquête).

 

Publié dans Politique

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