Par J-L Mélenchon : gauche et droite en décrépitude

Publié le par Laute Alain

Après eux le déluge. Tout juste.

Par Jean-Luc Mélenchon - Extraits

" Après le deuxième tour des élections régionales, ma déclaration évoque la COP 21. Ma surprise, ce fut d’être le seul à le faire. Ici, je fais un rapide bilan personnel de cet évènement...."

"...Mais ce détail surligne le caractère irréel de cette nouvelle soirée électorale hors-sol. Elle concluait une séquence électorale spécialement glauque. Comment aurait-il pu en être autrement ? Depuis le 13 novembre, chaque jour s’est passé dans les images de l’état d’urgence contre le terrorisme.

Les Verts comptaient sur l’épisode COP21 pour percer à la faveur du retour du thème essentiel de la crise climatique. Cazeneuve a détruit cet espoir en criminalisant soigneusement l’image de tous les écologistes. Du grand art à coups de résidence surveillée et de scènes de violences intervenant aux horaires médiatiquement productifs.

Après quoi recommençait en boucle le pilonnage médiatique sur la victoire annoncée du Front national et de la famille Le Pen. Du peu de jours qu’il est resté pour faire campagne, la scène publique a donc été dominée de bout en bout par les thèmes, le style, et le ton de l’extrême droite et du parti sécuritaire en général. Tout a été défiguré par cette obsession. Jusqu’aux stratégies de tous les partis alentours comme on a dû le voir pour le deuxième tour. Une catastrophe a été évité de justesse, mais à quel prix ? La moitié de la population française est désormais placée sous une administration régionale ultralibérale et ultrasécuritaire..."

"...Et maintenant, la droite passe à la casserole

Le Front de Gauche ressort considérablement affaibli électoralement, moralement et financièrement des élections régionales ! Je n’y reviens pas. Pour autant, il n’est guère raisonnable de le passer par-dessus bord si l’on ne dispose d’aucune solution de rechange. Dit autrement : il est d’autant plus urgent de proposer une méthode de rechange que celle-ci s’est épuisée de l’avis général. Les Verts ont engagé un nouvel invraisemblable changement de pied sous la houlette de Cécile Duflot. Celle-ci propose son retour au gouvernement en échange d’emplois jeunes et deux ou trois autres caramels du même acabit. Ni la proportionnelle ni Fessenheim, ni, ni, ni…

Du coup c’est la surenchère à droite de tout l’attelage. Jean Vincent Placé dit qu’il parle mieux avec la droite et notamment NKM qu’avec moi. Je veux bien le croire. Du coup, les solfériniens jubilent et sont passés à l’étape suivante de la démolition générale du champ politique. Ils harponnent à présent la droite et sa ligne de fracture interne entre centristes et le reste qui est déjà en voie de satellisation autour des idées du Front National. Comme c’est exactement ce que j’ai tant de fois décrit et analysé ici, je n’insiste pas. D’ailleurs, la manœuvre est assez ostentatoire et mise en scène pour que nul à présent ne puisse plus rien en ignorer.

À ce rythme, il n’y aura plus de PS avant la fin de l’année 2016. Le cycle du parti né a Épinay en 1971 est clos et mort. C’est d’ailleurs ce que disait Jean-Christophe Cambadélis il y a de cela quelques mois. Je ne l’aurais pas vu dans le rôle du fossoyeur..."

 

Publié dans Politique

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