Hollande 2017 : se servir des actes terroristes

Publié le par Laute Alain

La surenchère bas son plein depuis plusieurs mois autour de Hollande pour savoir jusqu'où ils peuvent enfoncer le clou liberticide post-attentats. Déchéance, indignité, bi ou pas bi ? Si il est certain que les terroristes doivent morfler, le problème c'est qu'il y aura de plus de personnes qui seront inquîétées plus par les flics et l'armée que par la justice qui ne pourra plus intervenir qu'après les redresseurs de torts, ces nouveaux zoro, rambo, justiciers masqués, etc. Des milliers de personnes se sont déjà retrouvées dans cette situation. Quelle sont le sconséquences pour ces gens innocents qui sont irrémédiablement "fichés".

Déjà les écologistes classés comme dangereux sont mis hors d'état de nuire, bientôt quels seront les syndicalistes, les opposants politique, les paysans qui ne portent pas le bonnet rouge ou les contestataires de tout poil qui seront classés comme terroristes et traités comme tels.

La situation est grave pour nos libertés. D'un côté le discours rassurant et de l'autre les actes inquîétants du pouvoir. Bénient par le FN et la droite extrême mais aussi par des gens qui se réclament de gauche, Hollande, Valls, Cazeneuve et Taubira qui les a rejoint, passent la vitesse supérieur pour rassurer ce bon peuple craintif et servile à souhait. Que du bonheur !

A.L.

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Charlie, un an après...

6 JANV. 2016  PAR CATHERINE CHABRUN  BLOG : EDUCATION ET SOCIÉTÉ

" Janvier 2015, ce sont les attentats de Charlie et le rassemblement de millions de citoyens. Une mobilisation qui parle de liberté d'expression, de pensée, de conscience, de laïcité, de fraternité... Un an après, la peine et l’indignation sont toujours là, mais ce n'est plus le temps des libertés... c'est celui du sécuritaire, de l'arbitraire, de la méfiance de l'autre.

Il y a un an j’écrivais« Deux hommes armés et cagoulés ont pénétré mercredi 7 janvier 2015 en fin de matinée dans la salle de rédaction de Charlie Hebdo et ouvert le feu sur les journalistes. Cabu, Charb, Philippe Honoré, Wolinski, Bernard Maris, Elsa Cayet, Tignous… ont perdu la vie brutalement. Dans leur fuite, deux policiers ont été tués. 

Effondrée, atterrée, sentiment d’horreur, de stupeur, d’effroi, puis de colère proche de la haine. «L’amour plus fort que la haine », ce titre de Charlie m’est revenu, alors rester paisible et calme, surtout ne pas tomber dans le piège politique avec sa spirale de haines et de peurs. 
Ces meurtriers ont tué des hommes armés de gommes et de crayons, lâchement avec des armes à feu... si la satire blesse, elle ne tue pas. Ces meurtriers s’en sont pris au cœur de notre démocratie : la liberté d’expression et de la presse.

Ces meurtriers n’ont pas tué Charlie Hebdo, ce qu’il représente est toujours vivant : le droit de rire, de critiquer, d’être irrévérencieux, de débattre, de donner son opinion… bref de s’exprimer, cette liberté de pensée qui nous est chère et dont nous sommes fiers. 

Des rassemblements de citoyens et de citoyennes, de tous âges, de toutes classes sociales, de toutes nationalités, de toutes convictions, des rassemblements de cœur et de pensée, sur les places, dans les rues, dans les journaux, partout… vont se multiplier.  

Peut-être que cette prise de conscience perdurera et réunira longtemps tous les citoyens et les citoyennes pour défendre notre bien commun la démocratie, la défense de nos libertés, celles de tous, notre cause commune… »  

Douze mois plus tard, cet esprit de rassemblement pour défendre le bien commun, la démocratie, la liberté est bien loin…

Toute l’année, les actions du gouvernement ont écorné ce bien commun : les mesures économiques ont privilégié les entreprises, le droit du travail a été grignoté, les baisses des dépenses ont touché les services publics et les territoires où la jeunesse et la culture sont les principales victimes. Le chômage de longue durée s’est installé et avec lui la pauvreté et l’exclusion sociale se sont développées. 
Les dividendes se sont envolés avec + 40 % alors que le SMIC a atteint avec peine les 0,6 % d'augmentation.
Cette idée de bien commun, d’intérêt général a été ensevelie pour satisfaire des visées à court terme : les élections départementales et régionales. Les hommes et les femmes politiques n’ont pas défendu un programme, des projets de société, mais des places d’élus à conserver ou à gagner. 
Dans ce contexte politique mortifère, les attentats du vendredi 13 novembre sont survenus, brutaux, ignobles, révoltants. Mais à l’inverse de ceux de janvier, les rassemblements citoyens n’ont pas pu se réaliser. L’interdiction de se réunir, de marcher ensemble… a laissé chacun se replier sur lui-même, a favorisé l’entre-soi. Certains ont fleuri la place de la République sous bonne garde policière, d’autres ont bravé l’interdiction de manifester et se sont retrouvés en garde à vue, d’autres l’ont contournée en créant des chaînes humaines. Les écologistes et les défenseurs de la planète se sont retrouvés être considérés comme des individus activistes et dangereux, consignés chez eux pour quelques-uns ou parqués au Champ-de-Mars après avoir été fouillés pour ceux qui voulaient donner leur avis sur les décisions des gouvernants de la COP 21. 

Il fallait tout contenir, tout éteindre…

Cette absence de rassemblement citoyen, d’émotion commune, de solidarité populaire a permis à l’état d’urgence de s’installer, de se prolonger avec l’assentiment de la population. Les déclarations successives du président et de son premier ministre sur l’état de guerre permanent et « la menace redoutable du terrorisme islamiste » (François Hollande le 5 janvier 2016) entretiennent la peur. Un climat angoissant indispensable pour asseoir les projets de constitutionnalisation de l’état d’urgence et l’extension de la déchéance de nationalité aux Français binationaux. Le président se légitime « père protecteur de la Nation ».

Des militants du Parti socialiste, des personnalités politiques, universitaires, juridiques, artistiques, de nombreux citoyens prennent la parole, des protestations s’élèvent et rappellent que ce sont des projets de l’extrême droite, mais le président Hollande reste « droit dans ses bottes ». Il s’appuie sur l’opinion qui le suivrait : les résultats du dernier sondage donnent 85 % de Français pour la déchéance de nationalité (un échantillon de 1072 personnes, dites représentatives).   

L’indignation à gauche s’amplifie, elle craint l’émergence de deux catégories de citoyens : les Français et les Français binationaux avec un risque de stigmatisation d’une partie de la population (beaucoup d’entre eux sont originaires de pays musulmans). Une division contraire à l’article 1 de la Constitution : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. »

Pour sortir de cette contradiction, certains membres du gouvernement proposent l’extension à tous les Français condamnés pour terrorisme – quitte à créer des apatrides –, on entend également d’autres propositions comme « l’indignité nationale », la « déchéance de citoyenneté » ou la « déchéance républicaine ». Tout faire pour « sauver le soldat Hollande » ! 

Ce qui importe surtout au président, ce sont les votes des partis de droite, pour une réforme constitutionnelle, il faut 3/5 des voix du Parlement réuni en Congrès. Il lui faut donc les convaincre, les séduire…
Et ce n’est pas fini ! 

Un nouveau projet de loi de réforme pénale vient d’être transmis au Conseil d’État. Il dépasse les possibilités offertes par la révision de la Constitution et la déchéance de nationalité, c’est l’instauration d’un État policier où chacun est suspect. Les juges sont écartés au profit de l’exécutif, des préfets, des policiers et des gendarmes, ces derniers bénéficieraient de l’irresponsabilité pénale pour l’usage de leur arme – plus besoin de légigtime défense. Des fouilles discrétionnaires des bagages et des véhicules seront autorisées comme celles des domiciles sans le contrôle de l’autorité judiciaire. Les magistrats sont écartés au bénéfice des procureurs nommés par le gouvernement. 

Enraciner les mesures autorisées par l’état d’urgence en dehors de celui-ci. Tout relèverait ainsi de l’antiterrorisme : du crime organisé jusqu’à la délinquance ordinaire. Les mesures d’exception anéantiraient le principe même de droit commun.

La liberté de pensée, de conscience, d’expression, l’idée même de laïcité seront à peine chuchotées en 2016 par la trinité gouvernementale : le président François Hollande, le premier ministre Manuel Valls et le ministre de l’Intérieur : Bernard Cazeneuve. 

Ce qui compte pour cette trinité, ce sont les élections présidentielles et donc tout faire pour que François Hollande se retrouve au second tour contre Marine Le Pen en 2017.

 

Je concluais en janvier 2015 par une vision optimiste de l’École, car elle peut être un lieu de rassemblement des enfants quels que soient leur origine et leur milieu. Car l’enfant y fait ses premiers pas de citoyen, de citoyenne, il découvre l’empathie, il exerce sa liberté d’expression et de pensée en articulation permanente avec celle de l’autre. Un monde humain à hauteur d’enfant.  

Je persiste en janvier 2016 et j’appelle à continuer la mobilisation pour : 

- donner de la mixité sociale et scolaire dans les établissements scolaires dans une école « première » ou « fondamentale » du cycle 1 au cycle 4 ;

-faire de tous les établissements scolaires des lieux de vie citoyenne pour que les enfants et les jeunes s’exercent à la décision, à l’argumentation, à l’élaboration de projets, au respect des idées… bref à la démocratie;

- que la fraternité, la solidarité, la coopération, la responsabilité, la dignité… soient vécues par tous les membres de la communauté éducative, adultes, enfants et jeunes;

-organiser des lycées « polytechniques » pour réunir tous les jeunes dans un même espace d’études, afin de ne plus exclure une partie d’entre eux des enseignements généraux et à l’inverse de ne pas réserver les enseignements techniques et professionnels aux déboutés des filières générales. 
Mais la timidité de notre ministre ne m’a pas échappée en 2015, que ce soit pour la mixité, quelques expérimentations, la réforme du collège peu révolutionnaire et dernièrement celle de l’évaluation qui pour ne pas fâcher laisse cohabiter deux formes d’évaluation. Le courage ministériel a manqué à l’appel et l’opposition du corps enseignant pour la réforme du collège a fini de l’achever. D’ailleurs, j’ai cru entendre que la Refondation de l’école serait terminée ! 

Et pendant ce temps, les nostalgiques et les réactionnaires de l’éducation continuent sans vergogne de développer leurs conceptions de l’Ecole dans les grands médias. Peu de contradictions paraissent, car il est de plus en plus difficile d’être publié dans la presse nationale lorsqu’on est un mouvement ou un militant pédagogique. 

Un défi pour les collectifs, les associations, les fédérations de l’éducation pour 2016 ! Une urgence avant 2017, car après ce sera peut-être trop tard…

Et de plus en plus difficile de garder son optimisme ! "

 

Publié dans Politique

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