L'UNEF dépitée par Valls poursuit sa lutte le 17 mars

Publié le par Laute Alain

Loi travail : l’UNEF appelle à
« amplifier la mobilisation »

Le Monde.fr avec AFP | 11.03.2016

La rencontre avec Manuel Valls n’aura pas servi à grand-chose pour l’Union nationale des étudiants de France (UNEF), principal syndicat étudiant. A la sortie de son entretien à Matignon, William Martinet, le président de l’organisation, a appelé les étudiants à amplifier la mobilisation contre le projet de réforme du code du travail, constatant que le « désaccord de fond » avec le gouvernement « reste entier ».

« Ce que nous explique le premier ministre, c’est qu’on peut discuter de tout, mais pas de la loi travail (…). On nous a renvoyés à des discussions annexes. »

« C’est pour nous la confirmation que le meilleur moyen d’être écoutés, le meilleur moyen de faire bouger les lignes, malheureusement, c’est la mobilisation, la manifestation et l’action collective », a expliqué le représentant, qui ajoute qu’il « y a besoin d’un rapport de force social ». Il a confirmé la journée de mobilisation des jeunes qui aura lieu le 17 mars, et celle du 31 mars, qui rassemblera aussi les salariés.

Opération déminage

Cette rencontre constituait la première réponse du gouvernement aux manifestations du 9 mars, qui ont réuni entre 200 000 et 500 000 personnes dans les rues contre le projet de réforme du code du travail, dont près de 100 000 jeunes, selon les organisations syndicales d’étudiants et de lycéens. La Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), la Fédération indépendante et démocratique lycéenne (FIDL), l’Union nationale lycéenne (UNL) et le Syndicat général des lycéens (SGL) étaient reçus vendredi matin par M. Valls à Matignon, pour une opération de déminage assumée.

François Hollande, le président de la République, estimait jeudi qu’il y « aura forcément des corrections à établir ». La concertation à propos du texte vise à « apporter tous les éclaircissements, toutes les précisions, lever des inquiétudes, améliorer encore le dispositif pour permettre de convaincre tout en en gardant l’esprit ».

 

Un arbitrage difficile

L’UNEF comme les syndicats de lycéens exigent le retrait pur et simple du texte. Alors que la FAGE, dans le sillage des syndicats dits « réformistes » – Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), Confédération Française des Travailleurs Chrétiens (CFTC), Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) –, ne demande pas le retrait intégral du texte, mais celui de trois volets importants : les dispositions sur les motifs de licenciement économique, les mesures renforçant le pouvoir unilatéral de l’employeur dans l’aménagement du temps de travail, ainsi que le retrait du barème sur les indemnités prud’homales.

La FAGE souhaite par ailleurs une généralisation de la garantie jeunes, qui a fait selon elle « ses preuves en termes de lutte contre le décrochage et de retour à l’emploi », ainsi qu’un renforcement du compte personnel d’activité.

Après que le gouvernement a reçu syndicats et patronat en début de semaine, ces rencontres avec des organisations d’étudiants et de lycéens, dont le gouvernement craint la mobilisation, constituaient le dernier round de consultations avant un premier arbitrage de Matignon prévu pour le 14 mars. M. Valls recevra alors à nouveau l’ensemble des organisations syndicales de la jeunesse et des salariés pour une restitution des changements que l’exécutif est prêt à concéder.

Aucune réforme n’a mis autant de monde dans la rue depuis la légalisation du mariage homosexuel. Les organisations d’étudiants et de lycéens se plaisent à faire le rapprochement avec le contrat de première embauche (CPE), qu’elles avaient réussi à faire abandonner en 2006 grâce à une forte mobilisation.

 

Publié dans Politique

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