Libérez Antoine C.

Publié le par Laute Alain

Libérez Antoine
Libérez Antoine

Libérez Antoine

A Lille, un cégétiste en prison sur fond de fichage des manifestants

24 mai 2016 | Par Karl Laske

Antoine, un jeune militant interpellé lors de la manifestation du 17 mai, a été placé en détention provisoire le 19 mai, malgré un dossier vide de toute accusation, hormis celle de s’être débattu. L’Union départementale CGT du Nord réclame sa libération.

Depuis cinq jours, un jeune militant de la CGT dort entre les quatre murs d’une cellule de la prison de Sequedin, à Lille. Pour rien, hormis peut-être satisfaire l’appétit policier. Antoine C. a été interpellé le 17 mai dans le cortège syndical lillois, dont une partie venait d’être nassée. Un brigadier de police, suivi de plusieurs autres, l’a exfiltré, il s’est débattu et c’est ce qui lui vaut d’être poursuivi pour « violences volontaires sur personne dépositaire de l’autorité publique ».

Antoine ayant refusé la comparution immédiate, le parquet de Lille a requis vendredi, « pour l’exemple », son placement en détention provisoire en s’appuyant sur son casier judiciaire – une condamnation de 5 mois avec sursis datant de 9 ans. La 6ème chambre correctionnelle, présidée par Bernard Lemaire, a suivi le parquet dans ces réquisitions, et a envoyé Antoine, menotté, à la prison de Sequedin, jusqu’au 9 juin, pour l’audience qui examinera les faits.

Les policiers assurent avoir voulu effectuer un simple contrôle, mais ils sont contredits par des vidéos et des photos prises lors de l’interpellation. On les voit se jeter sur leur proie sans préliminaires. Les éléments de l’enquête consultés par Mediapart montrent qu’aucun fait n’était reproché à Antoine au moment de son interpellation. Dans son sac, il avait du sérum physiologique, de l’éosine, un foulard rouge, un brassard jaune fluo « CGT sécurité », et des autocollants de la CGT aussi. À la main, il tenait un drapeau de la CGT, et aussi des tracts qu’il distribuait.

« Il n’est trouvé porteur d’aucun objet dangereux », doivent convenir les policiers. Mais la police le confronte à des photos prises lors d’une précédente interpellation, en 2013, lors d’une manif antifa à Lyon. Il a un tatouage anti-flic. Cet élément, accablant aux yeux des policiers, pourrait surtout venir confirmer la remontée des fiches du renseignement intérieur aux services opérationnels, et le ciblage d’Antoine, dont personne n’a compris l’arrestation. Et encore moins l’incarcération. L’union départementale CGT du Nord a diffusé deux communiqués réclamant la « libération immédiate » d’Antoine, intérimaire de 28 ans, et de tous les manifestants arrêtés « préventivement »..."

"...« Antoine était en train de tracter, avec son drapeau, précise un autre copain, Arthur. Et j’ai vu passer devant moi des flics, et ils se sont jetés sur lui. S’il y avait eu quelque chose, si quelqu’un les avait insultés, je pourrais comprendre le principe de l’arrestation. Après coup, on s’est dit qu’il y avait eu un repérage avant sur lui. Mais Antoine, c’est pas un casseur. Il ne participe pas à ce genre de trucs. Il n’y avait rien de spécial. Pourquoi lui ? Il était visible dans le mouvement, mais pas plus qu’un autre. »..."

(Lire l'intégralité sur le site de Mediapart).

 

Publié dans Politique

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