Mélenchon à Châteauroux, en hausse très nette

Publié le par Laute Alain

À Châteauroux, Mélenchon se voit déjà à l'Élysée
Par Pauline Graulle - Politis le 2 avril 2017

Le candidat de la France insoumise, qui a consacré son discours de dimanche à la santé, affirme que le « printemps » politique arrive.

rès de deux heures de discours. Pour quelqu'un qui se dit « très fatigué », on a vu pire. Certes il y a les cernes, la voix qui déraille. Mais à le voir s'agiter, cet après-midi, devant 3 000 personnes dans la grande salle de spectacle de Châteauroux, on se dit que Jean-Luc Mélenchon, 65 ans, a de sacrées ressources.

Le contexte y est évidemment pour beaucoup. Le candidat de la France insoumise explose tous les compteurs. Les sondages d'abord, qui le mettent désormais loin devant Benoît Hamon et au coude à coude avec François Fillon. Les 354 000 personnes, ensuite, qui soutiennent désormais sa candidature. Sans parler de ces milliers d'internautes qui le suivent, toujours plus nombreux, sur les réseaux sociaux... C'est l'effet « boule de neige ». Même Pierre Laurent, le patron du PCF, d'ordinaire d'une prudence de sioux vis-à-vis du candidat qu'il soutient, juge maintenant que « la dynamique va s'amplifier ».

« Il y aura l'équipe qu'il faut »

Tout cela, ce sont « les marques d'un enthousiasme qui commence comme le printemps fait son chemin : on ne le voit pas, on ne le sait pas, et puis tout d'un coup, il y a des fleurs », lance, soudain bucolique, Jean-Luc Mélenchon à ses soutiens castelroussins. « Depuis plusieurs jours, les horoscopes nous sont favorables », ajoute-t-il avec une pointe d'ironie espiègle. Puis, plus grave : « La victoire qui hier semblait impossible […], aujourd'hui semble s'approcher de nous. » Cette fois-ci, « ce fait extraordinaire que nous soyons amenés à conduire le destin de la patrie » pourrait bien advenir.

La victoire ? Jean-Luc Mélenchon y croit. Ce qui, en politique, vaut déjà comme un début de réalité. D'accord, l'outsider s'emmêle encore un peu dans les dates, preuve que le cerveau n'a pas encore tout à fait intégré l'information : « Si dans trois semaines [sic] vous m'avez élu, la loi El Khomri sera abolie », dit-il ainsi. Mais qu'on ne lui reproche pas quelque impréparation ou inexpérience une fois que la France insoumise sera arrivée au pouvoir :

S'il faut gouverner, nous saurons le faire, rassure le candidat. Dès le premier jour, il y aura l'équipe qu'il faut. Ce ne sera pas les mêmes visages, c'est vrai, la plupart d'entre eux [seront] très jeunes.

Et ceux-là n'auront rien à envier aux « petits bourgeois plein de morgue », aux « marioles », aux « parfumés », aux « brutes » de « l'oligarchie » : « Nous ne manquons de rien, de personne. Nous sommes le nombre, la force, la puissance, martèle Mélenchon. Vous sentez bien, les amis, que la vague se lève. Ne soyez pas trop présomptueux mais vous avez le droit de vous abandonner au plaisir de savourer cet instant. Je n'ai eu qu'un mérite dans cette histoire : ne jamais douter que vous seriez là. »

Dégagisme

Pour laisser son empreinte sur ces terres berrichonnes en proie à la désertification médicale, l'Insoumis en chef avait, ce dimanche, décidé de consacrer la majeure partie de son meeting à ce « bien commun indépassable » qu'est la santé. Dénonçant l'obésité et les cancers de l'amiante, deux grandes maladies sociales du siècle, il a détaillé son programme : remboursement à 100 % des soins par la Sécu, suppression du numerus clausus, baisse du prix des médicaments jugés trop chers... Mais aussi renforcement de la médecine scolaire et de la médecine du travail détricotée par la loi El Khomri. Et éradication, bien sûr, de la T2A à l'hôpital, cette tarification des actes « inventée par des cerveaux malades ». « Redevenez humain, et vous penserez juste. Cessez de l'être, et vous inventerez ces abominations ! », lance Mélenchon à l'attention de tous les gestionnaires de la santé qui n'ont que le « coût » à la bouche. Et la foule de scander : « Dégagez ! Dégagez ! »

Le tribun lit alors un passage d'un livre de Jack London, moins connu que Croc-Blanc, Le Talon de fer. File la métaphore sur les chiens et les maîtres. Moque ce « type », Emmanuel Macron qui, à Marseille, fait un contresens quand il cite le groupe IAM. Puis finit par ces mots : « Il est temps de rire de nos maître avant de les renverser. »

 

Publié dans Politique

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