La Corse vue par Macron

Publié le par Laute Alain

La Corse, Macron, la République

JLM « l'ère du peuple »(extrait)

« Ce n’est pas une bonne chose que le traitement de la question Corse soit réduite aux échanges entre le président de la République et les élus du territoire concerné. Certes, c’est le président. Et sa majorité robotique fera ce qu’il dira avec toute l’autorité de la légitimité du choix des élections générales de l’an passé. Certes, les votes de ces derniers temps ont donné aux nationalistes corses tout le relief et l’autorité que donnent la situation d’aussi large majorité que la leur. Mais tous les Français sont concernés. Il s’agit d’un débat concernant les conditions de vie commune en France. Chacun, un jour ou l’autre devra se faire une conviction sur ce qu’il y a lieu de faire sur le sujet.

Placé par les circonstances et par des millions de suffrages à la tête de l’opposition populaire, je me fais un devoir de prendre les devants en éclairant le sujet par les raisonnements que la situation commande de faire. Mon souci est le suivant : éviter de voir le pays se placer dans l’une de ces impasses qu’il n’a pas toujours su éviter dans le passé. Eviter de le voir s’enfermer dans la situation absurde et violente dans laquelle s’est placée l’Espagne avec la Catalogne. Penser à ce que nous ferons, le moment venu si nous gouvernons le pays. Et pour cela tout faire en bon ordre, en traitant le sujet avec méthode et les individus concernés avec respect.

Je me suis déjà exprimé sur le sujet Corse à plusieurs reprises dans le passé plus lointain et dans l’actualité récente. Je manie cette sorte de thème avec prudence. On ne peut rien par la force contre la volonté d’indépendance. J’ai eu l’occasion de l’apprendre. Enfant, j’ai été concerné par la marche à l’indépendance de l’Algérie. Adulte je me suis mis à l’épreuve en m’impliquant comme militant et parlementaire dans le dossier de la Nouvelle Calédonie. Je connais la déchirure du cœur et de la raison dans ce type de circonstances. L’exaltation est notre pire adversaire quand il s’agit de traiter une matière aussi explosive que celle-ci. Il ne fallait pas laisser la population Corse abandonnée comme elle l’a été. Et quand elle se tourne vers les nationalistes pour se réapproprier ses droits à l’existence, il y a mieux à faire que de la mépriser ou de la nier. C’est le cœur qu’il faut reconquérir. Avec des preuves d’amour, c’est-à-dire des solutions aux problèmes concrets qui se posent.

Ce jour-là, dans mon bureau de président de groupe à l’Assemblée nationale, j’ai reçu avec Éric Coquerel, député de Seine-Saint-Denis, monsieur Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée Corse. J’avais été surpris qu’il demande à me rencontrer. J’étais heureux de le recevoir. Pour moi, c’était le signe que les contacts amicaux établis avec les trois députés nationalistes corses élus en juin dernier avaient ouvert un chemin de rencontre. Avant ce jour, Coquerel et moi, on s’était rencontré avec eux de façon informelle et par hasard autour d’un café à la buvette de l’assemblée où l’on se trouvait ensemble. Puis nous avons eu un déjeuner avec Michel Castelani et Pierre-André Colombani, députés de Corse, d’un côté et, de l’autre, Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, Loïc Prudhomme, député de Gironde, et moi. L’après-midi même de ce jour, Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne et Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis, sont aller écouter la présentation par les trois parlementaires nationalistes corses du programme de la liste menée par monsieur Siméoni pour l’assemblée de Corse. Ces contacts de découverte mutuelle s’ajoutaient aux votes communs et même aux échanges publics en séance comme sur la loi Université. À l’occasion de notre niche parlementaire, les trois députés corses sont intervenus pour soutenir plusieurs de nos textes comme celui sur l’eau ou l’épuisement professionnel (burn-out).

Je mentionne tous ceci en détail car je veux montrer comment se construit une capacité à dialoguer entre des gens au départ (et même à l’arrivée) extrêmement éloignés et même opposés sur le sujet central de leur débat. Chemin faisant, nous avons beaucoup appris de notre côté, sur le sujet, sur nos interlocuteurs, et beaucoup réfléchi ensuite sur la façon de répondre au problème posé. Pour nous, républicains, le vote en Corse non seulement aux législatives avec l’élection de trois députés nationalistes sur quatre mais aussi à l’Assemblée locale crée une nouvelle réalité. Je l’ai analysée ici même il y a peu. Pourtant, de notre côté, tout semblait avoir été rendu plus compliqué par l’attitude de la pseudo-liste « Corse insoumise » usurpée par la direction communiste... »

(lire la suite sur le blog « l'ère du peuple » de JLM

Publié dans Politique

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