Les grandes oreilles "américano-allemande"

Publié le par Laute Alain

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Ecoutes de la NSA : le stupéfiant silence de la France

30 avril 2015 | Par Mathieu Magnaudeix (Extraits).

"Selon plusieurs médias allemands, l'Élysée et le Quai d'Orsay ont été écoutés par le renseignement allemand pour le compte de la NSA, et ce « pendant des années ». Combien de temps l'exécutif français va-t-il rester silencieux ?

En Allemagne, les agissements illégaux des services de renseignement, soupçonnés d'avoir espionné « pendant des années » des « fonctionnaires de haut rang » de l'Élysée, du Quai d'Orsay et de la Commission européenne, sont en train de virer à l'affaire d'État. Mais en France, alors qu'une loi très musclée sur le renseignement est en passe d'être votée ce mardi 5 mai par l'Assemblée nationale, ces révélations suscitent au contraire un intérêt bien faible. L'exécutif reste évasif, et les politiques français semblent ne pas s'en inquiéter, du moins à ce stade.

L'affaire a éclaté la semaine dernière quand l'hebdomadaire Der Spiegel a révélé que des entreprises européennes (EADS), des personnalités politiques européennes et des « autorités françaises » avaient été écoutées par le service de renseignement extérieur allemand, le BND (Bundesnachrichtendienst), pour le compte de l'agence de renseignement américaine NSA, déjà au cœur des révélations du lanceur d'alerte Edward Snowden. Au moins 40 000 requêtes illégales visant des intérêts européens auraient été commandées par la NSA et effectuées par le BND. Dans un premier temps, la Chancellerie a admis des failles. Mais elle a assuré n'avoir été mise au parfum qu'en mars 2015. ...

...Par contraste, en Allemagne, où l'affaire Snowden a révélé la participation active du BND aux programmes de surveillance globaux de la NSA, hors de tout contrôle démocratique, ces révélations en cascade font des vagues. Déjà largement égratigné par les révélations d'Edward Snowden, le BND a été critiqué de toutes parts. ...

...La presse allemande, particulièrement opiniâtre comme elle l'a été au moment de l'affaire Snowden qui a scandalisé une partie de l'opinion allemande, s'intéresse aussi à ce que savait exactement le gouvernement. Le 14 avril, le ministre de l'intérieur, Thomas de Maizière, avait démenti devant le Parlement tout espionnage économique. Certains députés, en particulier de l'opposition, l'accusent donc d'avoir menti à la représentation nationale. « Des ministres ont déjà démissionné pour moins que ça », rappelle la Süddeutsche Zeitung. De Maizière, un proche d'Angela Merkel, aurait été mis au courant des activités illégales du BND dès 2008, alors qu'il dirigeait la Chancellerie fédérale, un poste stratégique dans l'appareil d'État puisque son titulaire a la main sur les services secrets....

...La chancelière Merkel, qui s'était officiellement offusquée en 2013 des pratiques de la NSA, et dont le portable a été écouté par l'agence américaine, est en première ligne. « L'affaire concerne désormais directement la Chancellerie », affirme à Mediapart le député écologiste Konstantin von Notz... .

...Les députés de la commission d'enquête, tenus au secret, aimeraient notamment se voir communiquer la liste des fameuses requêtes commanditées par la NSA. « Ces listes doivent être mises à notre disposition, dit von Notz, membre de la commission d'enquête NSA. C'est à cette aune que nous jugerons si la chancelière est sérieuse lorsqu'elle réclame que toute la lumière soit faite sur cette affaire. » Tenus au secret, les huit députés, issus de tous les groupes parlementaires, se plaignent de leurs faibles moyens d'investigations : depuis un an, les agents du BND qu'ils interrogent ne répondent à leurs questions que de façon évasive, et la Chancellerie caviarde avant chaque audition une bonne partie des documents qu'elle porte à leur connaissance. « L'ampleur exacte de l'affaire n'est pas encore connue », insiste le Spiegel.

Dans cette affaire, le SPD social-démocrate, partenaire de coalition de Merkel, n'est pas à l'abri des éclaboussures : c'est l'actuel ministre des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, issu de ses rangs, qui a fixé les modalités de la collaboration des services secrets avec la NSA après le 11 septembre 2001. Il occupait alors le poste de chef de la chancellerie fédérale, auprès de l'ancien chancelier Gerhard Schröder."...

(Lire l'intégralité sur Médiapart)

Publié dans Politique

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