Grèce : Veillée d'arme pour le NON

Dessins de FET, Chaunu, Creseveur et ROL sur internet.

Grèce : Le vote "oxi" pour ne pas l'être (occis)

Le corps électoral grec a le choix entre le oui ou le non à l'austérité, au maintient ou pas de la Grèce au sein de l'Union Européenne, de l'euro, de la démocratie, de la liberté, et pour ce faire de la prolongation ou pas des échéances de la dette.

Les moins pauvres et les plus aisés sont prêt à voter OUI aux propositions de la Commission et des créanciers. Ils sont souverains, mais ils se tromperont. Ils croient préserver leurs intérêts alors qu'ils en seront privés. Privés dans le seul intérêt des créanciers qui leur cracheront à la figure si le OUI l'emporte. Les créanciers ne cherchent qu'a se garnir les fouilles, un point c'est tout.

C'est facile pour moi de dire cela, bien calé dans mon fauteuil, à l'ombre de mon arbre, devant mon ordinateur. J'ai déjà répondu à la question "qu'est-ce que je ferai si j'étais grec ?", j'ai répondu, "comme eux !". On verra le résultat demain soir dimanche 5 juillet 2015.

Une sacré date qui marquera bien davantage que certains ne le pensent le cours de l'histoire de l'Europe et de la Grèce. Surtout si le NON l'emporte comme je le souhaite. Et ce n'est pas dépit pour mon propre compte, après avoir été floué par Sarkozy en 2007 avec le Traité de Lisbonne, non, c'est plus profond que cela, plus grave, plus inquiétant pour l'avenir des peuples européens. La Grèce a bien une frontière commune avec la France, c'est la démocratie, c'est notre histoire, de la création de la démocratie en Grèce à la révolution des lumières en France.

Hier, j'ai mis un billet sur ce blog énonçant la nécessité d'un réveil des peuples européens. Une défaite du NON, ce qui peut arriver tant les grecs en ont ras le bol de cette austérité qui les tue à petit feu depuis cinq ans, et ce sera la victoire des ultra-libéraux et de leurs alliés les sociaux-démocrates, avec la complicité des socialistes français. Honte à eux, traîtres une nouvelle fois.

Plus important, le recule de la démocratie. Effectivement, si nos démocraties ne veulent plus prendre leur part de responsabilité pour gérer l'Europe dans l'intérêt des peuples, ce seront les technocrates, les banquiers, les lobbyistes de toute sorte qui renforceront une hégémonie déjà bien trop grande.

La défaite du NON confirmera la prédominance des Traités sur les États et leur pouvoir décisionnaire. Voilà qui est le plus grave pour notre avenir.

Il suffira alors comme ce fut le cas pour le Traité de Lisbonne de passer en force ou en catimini n'importe quel texte. De ce point de vu le pire est devant nous. Je vois déjà poindre la menace TAFTA, et bien d'autres restrictions en matière de droits sociaux, de libertés individuelles, de démocratie tout simplement. Hollande ne vient-il pas de donner la tonalité du type de rapport qu'il souhaite pour notre pays, quand il s'écrase mollement devant Obama. Alors TAFTA, c'est déjà bien mal engagé pour nous.

L'Europe à ses Traités et Hollande ses fameux lieutenants Valls et Macron. Ils gardent au chaud sous leur aisselle le calibre 49-3. A chacun son passe partout.