Hollande tacle Macron sur l'EDF

Publié le par Laute Alain

François Hollande reprend la main sur EDF

23 avril 2016 | Par martine orange

Le conseil d’administration d’EDF du 22 avril a fait deux victimes : Emmanuel Macron, qui voit ses prises de position contredites par l’arbitrage de l’Élysée, et le président d’EDF, plus fragilisé que jamais. En imposant le report de la décision sur le dossier d’Hinkley Point, François Hollande envoie un signal d’apaisement aux syndicats et aux salariés. Mais cela fait-il une stratégie pour l’électricien public ?

Faut-il y voir un des premiers effets du divorce en train de se consommer sous nos yeux entre François Hollande et Emmanuel Macron ? Le dossier EDF, considéré jusque-là comme l’apanage du ministre de l’économie, semble bien être remonté à l’Élysée et permet de rappeler certaines choses. En novembre 2014, le président de la République avait déjà utilisé l’entreprise publique pour rappeler à l’ordre Manuel Valls, tenté de marcher sur les plates-bandes présidentielles : il avait nommé Jean-Bernard Lévy à la tête de l’électricien public, en mettant le premier ministre, qui prônait la reconduction d’Henri Proglio, devant le fait accompli. Aujourd’hui, François Hollande paraît se saisir à nouveau d’EDF pour remettre à sa place Emmanuel Macron : toutes les récentes prises de position du ministre de l’économie sur le sujet sont contredites par les mesures arrêtées par le gouvernement, et adoptées lors du conseil d’administration de l’électricien public du 22 avril.

Ainsi, lors de son voyage à Londres la semaine dernière, Emmanuel Macron avait répété que la décision sur le lancement d’Hinkley Point était « imminente ». Une question de jours, de quelques semaines au plus. Cela justifiait, aux yeux du ministre, de passer outre les procédures normales de consultation des organes sociaux. À l’issue du conseil d’administration, le président d’EDF a au contraire confirmé que le projet de construction de deux EPR en Grande-Bretagne serait bien soumis à l’examen du comité central d’entreprise – une décision qui ne semble pas seulement avoir été dictée pour répondre aux mises en demeure des organisations syndicales. Elle a, en tout cas, un effet immédiat : l’examen du projet d’Hinkley Point par les instances représentatives va prendre des semaines, peut-être des mois. Le vote sur le dossier est donc tout sauf « imminent ».

De même, le ministre de l’économie avait annoncé, mardi, qu’il n’était plus certain qu’EDF « ait besoin d’être recapitalisé », comme il l’avait évoqué auparavant. Le fait que l’État renonce pour les deux années à venir à se faire payer ses dividendes en numéraire et prenne en contrepartie des actions devait suffire, selon lui. Dans la soirée de vendredi, un communiqué du ministère des finances annonçait qu’EDF préparait une augmentation de capital de 4 milliards d’euros d’ici à la présentation des résultats de 2016. « L’État y souscrira à hauteur de 3 milliards d’euros », est-il précisé dans le communiqué. Soit l’exact inverse de la ligne indiquée par Emmanuel Macron trois jours avant..."

(Lire la suite sur le site de Mediapart).

 

Publié dans Politique

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