Le 28 avril achetez le N° hors série de l'Humanité

Publié le par Laute Alain

80 ans après, un nouveau Front Populaire peut-il voir le jour ?

Pourquoi pas. Tout dépend du niveau d'insatisfaction et de révolte des citoyennes et citoyens, de celles et ceux qui écartent la peur de leur manière de vivre, la peur de lutter et perdre son emploi, la peur du lendemain qui rend frileux et décident enfin de relever un défi majeur, celui de construire une nouvelle République, une nouvelle Constitution en rapport avec notre temps. Bien sur cette affaire concerne tout le monde, ceux debout la nuit ou ceux debout et combatif le jour.

Redéfinir les droits sociaux pour que chacune et chacun puisse vivre de son travail, ce qui avant toute chose nécessite de créer des emplois adaptés à nos besoins économique et écologique. Retrouver une dignité par le travail, avec un salaire digne de ce nom.

Abolir les privilèges exorbitants que ce sont octroyés les dirigeants patronaux et politiques qui se sentent intouchables. Leur faire ravaller le mépris et l'arrogance qu'ils observent à l'égard des gens du peuple. Briser ce retour aux pratiques moyenâgeuses que veulent nous imposer les tenants de tous les pouvoirs en France, en Europe et dans le monde à l'instar de Obama et Merkel qui veulent faire entrer "leurs merdes" dans nos assiettes et réduire notre liberté de choisir les denrées que nous voulons et pas celles qu'ils veulent nous imposer ou encore faire capoter la loi sur le secret des affaires.

Un nouveau Front Populaire est possible et souhaitable, une 6ème République devient une nécessité et j'espère que ceux qui veillent très tard la nuit s'emparent de cette exigence avec nous, les insoumis. Une nouvelle Constitution sera la suite logique que de nouveaux représentants du peuple insoumis auront pour mission de construire. Voilà ce qu'il nous faut. En tout cas c'est ce que je souhaite.

Alain Laute

--------------------------------

1936, le Front populaire à la Bellevilloise

Jérôme Skalski Vendredi, 22 Avril, 2016 L'Humanité

Ce lieu parisien choisi pour la journée consacrée au quatre-vingtième anniversaire du Front populaire par l’Agora de l’Humanité, soufflera, ce samedi 23 avril, un parfum évident de printemps.

L’endroit figure l’éternelle grisette descendant de Ménilmuche, les cheveux au vent, un sourire de victoire sur les lèvres, sous le soleil de la Commune. Mais c’est aussi, à l’image de ce que fut le Front populaire, l’écho du mouvement social contre le projet de loi travail et de ses cortèges battant asphalte et pavés dans toute la France qui s’entendra ce jour dans ce lieu mythique du mouvement ouvrier et coopératif dont le fronton, orné du symbole de l’alliance des classes laborieuses, du monde du travail et de la création, rappelle la continuité d’une histoire sous la surface des événements.

La vie est à nous ! proclamait le film de Jean Renoir en 1936. « La nuit est debout ! » ­proclament des milliers d’entre nous mobilisés sur les places de France en ce printemps 2016. Mais l’idée d’une perspective de progrès, constructive, au-delà des nécessités de la lutte présente, qui traverse tout le mouvement social actuel, entre en résonance avec ce grand moment que fut le Front populaire et cette Agora de l’Humanité. Pour animer la réflexion au cours de cette journée, une série de rencontres-débats. Rendez-vous à 9 heures. La première accueillera les historiens Serge Wolikow (le Front populaire en France, éditions Complexe, 1999) et Danielle Tartakowsky, spécialiste de l’histoire du mouvement social français et auteure de l’Avenir nous appartient ! Une histoire du Front populaire (Larousse, 2006). La deuxième sera l’occasion d’un dialogue entre Jean-Numa Ducange, maître de conférence en histoire à l’université de Rouen et Frédérick Genevée, historien, président du musée de l’Histoire vivante de Montreuil. Les séances de l’après-midi s’engageront à partir de 14 h 30 avec une intervention de Pascal Ory, professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris 1-Sorbonne, auteur de la Belle Illusion — Culture et Politique sous le signe du Front populaire (Plon, 1999). Elles se poursuivront avec une table ronde portant sur l’actualité du Front populaire, avec Maryse Dumas, ancienne dirigeante de la CGT, Charles Silvestre, vice-président des Amis de l’Huma, ancien rédacteur en chef de l’Humanité, l’historien Roger Martelli et l’économiste Thomas Coutrot. Une journée dense de réflexions et de débats en perspective qui pourra être prolongée par la lecture du hors-série de l’Humanité consacré au Front populaire (92 pages, 8 euros) dans lequel on retrouvera les contributions de nombreux historiens ainsi que des récits illustrés de photos d’archives et d’infographies. Les écrivains Michèle Audin, Bernard Chambaz, Didier Daeninckx et Gérard Mordillat publient des textes inédits pour ce numéro, qui sera disponible chez les marchands de journaux à partir du 28 avril. « Ceux qui tiennent la ­matraque exigent l’amnésie historique », souligne Noam Chomsky. Ceux qui veulent s’en émanciper se tournent vers leur histoire pour à la fois se ressourcer à ses perspectives et pour construire, au présent, les voies de l’avenir sans que leur temps leur soit « une mèche toujours retombant dans les yeux » selon le mot d’Aragon. L’Humanité, qui a soufflé ces derniers jours ses 112 printemps, le rappellera à nouveau à l’occasion de sa cinquième Agora de l’année 2016. Le Front populaire qui fait consensus contre lui chez les représentants de tous les courants politiques réactionnaires et libéraux, qui se voit rejeté ou oublié par ceux qui ont abandonné le combat de l’émancipation sociale, souffle toujours les mêmes mots de braise aux oreilles que pare le temps des cerises. La vie est à nous ! Et la nuit ?

 

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article